Dans la bulle de… Stan Silas

Par | le 13 février 2017 |

Le groupe Paquet présentait en avant-première à Angoulême la nouvelle série de Stan Silas, Parasites. Nous avons profité de la présence de l’auteur sur le festival pour aller lui poser quelques questions. Rencontre.

© EP

Bonjour Stan, ta nouvelle série, Parasites, sort en avant-première pour Angoulême. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette série ?

C’est une série que j’ai en tête depuis très longtemps, ça date de l’époque où je dessinais La Vie de Norman. J’avais envie de faire une série conspirationniste, un peu comme on trouvait dans les films d’horreur américains des années 50 où il y avait des envahisseurs qui étaient parmi nous mais dont on ignorait l’identité, créant ainsi un climat d’angoisse. A l’époque, c’était un peu compliqué de réaliser cette série car j’étais vraiment dans l’humour potache et les blagues, alors que là j’avais envie de mettre en place un vrai scénario. Il a donc fallu que je développe tout ça avec des personnages toujours un peu cyniques et drôles pour que ça me plaise. Il a fallu que je fasse Biguden pour passer cette étape-là.

Parasites est particulièrement mis en avant par ton éditeur à Angoulême. Surpris ?

J’ai découvert cela en photos quand ils ont monté le stand, c’était une super surprise. D’ailleurs l’album s’est fait très vite, j’étais en stress pendant toute la création parce que c’est un boulot solitaire. J’ai douté aussi car je partais sur quelque chose de totalement inédit pour moi. Les premiers retours que j’ai eus sont arrivés très tard, Pierre Paquet a lu l’album mi-janvier et c’est à partir de ce moment que tout s’est enclenché et qu’il a mis la communication en marche.

2017 © La Ribambulle

Dans Parasites, tu mets en scène un héros on ne peut plus atypique puisqu’il est présenté comme raciste, mysogine et alcoolique. Il part avec un sacré handicap.

Comme je le disais précédemment, j’ai voulu faire une histoire basée autour d’un complot et d’envahisseurs mais il manquait le personnage principal. Quand une histoire fonctionne, ce n’est pas tant pour le fond de l’histoire mais, pour que ce soit intéressant, il faut que les personnages le soient. J’avais envie de faire un personnage antipathique et qu’il soit en quelque sorte un antihéros, quelqu’un qu’on n’aime pas. Au début, j’étais parti sur un ado qui fugue et qui est un peu détestable – je n’aime pas beaucoup les ados (rires) – mais finalement je n’ai pas réussi à le détester suffisamment et ça ne marchait pas. Duke m’est tombé dessus un peu comme ça et à partir de ce moment tout s’est enclenché.

On ressent une forte influence cinématographique et séries TV dans ta manière de mener ton histoire.

Il y a un film d’horreur pas très connu qui s’appelle Feast et, si vous le voyez, vous allez retrouver certaines scènes qui m’ont inspiré. Sinon effectivement mes références sont plus liées au cinéma et aux séries TV tout simplement parce que je ne lis pas de bande dessinée. Il est dans ce cas de figure difficile d’avoir des références dans le domaine. J’essaye donc de rendre tout ça dynamique, d’avoir des plans de cinéma, je m’imagine derrière une caméra.

Tu n’hésites pas d’ailleurs à sacrifier certains personnages comme dans les séries actuelles.

J’ai sacrifié mes personnages bien avant l’arrivée de Game of Thrones à la télé. Si vous n’avez pas lu La Vie de Norman et Sylvaine, je n’en dis pas plus… Mais dans le cas présent, n’allez pas trop vite en besogne, on ne sait pas qui est mort ou non. Je peux moi-même me surprendre pour la suite de la série (rires). Cela prend beaucoup de temps à créer des personnages, ce n’est pas pour les tuer tous dès le premier tome…

Il reste donc deux tomes pour les sauver.

Effectivement deux tomes à paraître pour conclure le premier cycle. Contrairement à Biguden, je ne fermerai pas toutes les portes, si les ventes sont bonnes un second cycle sera envisagé car j’ai pas mal d’idées en tête.

© EP

Tu as donc commencé à travailler sur le tome 2 ?

En fait, c’est comme pour Biguden, quand j’ai commencé à travailler sur le tome 1 de Parasites, les tomes 2 et 3 n’étaient pas encore écrits mais je savais déjà ce qui allait se passer à peu près. Le plus dur du boulot est fait.

Tu vas donc enchaîner rapidement avec le second tome ?

J’ai les tomes 2 et 3 de Super Caca à réaliser, car j’ai signé pour trois tomes chez Delcourt, je pense les dessiner à la suite. Je mets à peu près deux mois pour dessiner un album de cette série vu que je ne fais ni la couleur ni le scénario. Ensuite je pourrais me consacrer pleinement à Parasites.

Merci à toi d’avoir répondu à nos questions.

Propos recueillis par Nicolas Vadeau.

Interview réalisée le 27 janvier 2017.

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Description de l'auteur

Nicolas Vadeau

Département : Eure-et-Loir Séries préférées : Les Aigles de Rome, Lincoln, Tony Corso, L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu, Une nuit à Rome, Lastman, Mamette, Le Voyage des Pères… Auteurs préférés : Enrico Marini, Jérôme Jouvray, Wilfrid Lupano, Régis Hautière, Jim, Philippe Fenech, Bastien Vivès, Nob, Jean-Pierre Gibrat, Zidrou, David Ratte, Olivier Berlion… J’aime aussi : le sport et particulièrement le badminton, le cinéma, la musique et vivre à la campagne.

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