Titre : Notre-Sœur
Scénariste : Philippe Pelaez
Dessinateur : Eric Stalner
Coloriste : Florence Fantini
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Février 2022
Prix : 14,90€
Depuis la mort du roi Louis XI, la question de sa succession est la source de nombreux conflits. Sa fille aînée, Anne de Beaujeu, a pris la régence au nom de son jeune frère Charles, au grand désarroi de Louis d’Orléans, qui subit une nouvelle humiliation suite aux Etats Généraux de Tours qui confirment cette position. Alors que les années passent et que ses rêves de pouvoir faiblissent, le prince de sang reçoit un renfort inattendu en la personne de Pierre d’Armagnac. Celui-ci, en échange d’une forte rémunération, entend servir ses intérêts en protégeant l’un de ses secrets et en mettant à sa disposition son ami, un bossu à la force colossale, sauvé à l’article de la mort dans les geôles du gibet de Montfaucon…
« Mon ami est l’être le plus pur et le plus agréable qu’il m’ait été donné de rencontrer. Ce dos voûté est celui d’un Atlas capable à lui seul de supporter un ciel de souffrance. Quand il claudique, c’est Vulcain et son feu destructeur que je vois marcher à mes côtés. »
A la manière des grands feuilletons romanesques qu’il prend en modèle pour ce diptyque, Philippe Pelaez introduit dans une intrigue historique véridique des personnages fictifs destinés à apporter du souffle et une touche personnelle. Evidemment, il ne s’agit là pas de n’importe qui puisque le scénariste redonne vie à l’une des plus grandes figures dramatiques de la littérature en la personne de Quasimodo. Le bossu né de la plume de Victor Hugo revient ainsi au cœur d’un récit, sans en être toutefois le moteur ou l’élément déterminant. De par sa nature, il agit pour l’instant dans l’ombre mais sa présence s’accorde parfaitement au reste, notamment par son rapprochement bien vu avec Jeanne la boiteuse, l’autre fille de Louis XI et première épouse de Louis d’Orléans. Pour mettre en scène cette étonnante résurrection pleine de souffle et de dialogues ciselés, Eric Stalner a pris la suite du regretté Patrick Tandiang, d’abord attaché à ce projet. Son style précis et exigeant, bien soutenu par la colorisation impeccable de Florence Fantini, apporte aux protagonistes et aux décors le soin nécessaire pour une parfaite immersion. En plus d’une superbe couverture, sa vision de Quasimodo est une belle réussite.
Un diptyque qui mêle adroitement Histoire et fiction en faisant réapparaître un inoubliable héros tragique.
Arnaud Gueury
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Une réponse à “Bossu de Montfaucon (Le) #1”