
© 2020 Editions Delcourt
Titre : Tome 1
Scénariste : Cullen Bunn
Dessinateur : Jonas Scharf
Coloriste : Alex Guimarães
Couverture : Lee Garbett
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Février 2020
Prix : 14,95€
En peu de temps, une nouvelle drogue a fait son apparition à la Nouvelle-Orléans et attire toutes sortes de consommateurs désireux de goûter à une expérience hors du commun. Car la « Cendre » ne fait pas seulement planer, elle promet également des hallucinations spectaculaires et un trip immersif. Derrière ce lucratif commerce ne se cache pas un cartel de trafiquants, mais une famille dont le business commence à faire parler. La forte demande la met d’ailleurs sous la pression des concurrents et de la police, et divise ses membres sur la marche à suivre. Accablée par ses propres démons, Grace Winters est pourtant persuadée de pouvoir surmonter ces obstacles…
« Je connais bien votre produit. Un hallucinogène obtenu à partir de dépouilles mortuaires. Ce qui serait foutrement glauque si ce n’était pas aussi lucratif. Nous voulons tout. Toute l’opération. On veut vous acheter. »
Scénariste particulièrement intéressant, Cullen Bunn sait diversifier ses productions et toucher de nouveaux genres avec la même originalité mais des ambiances diamétralement opposées. Loin de l’humour joyeusement débile de ses participations à la saga Deadpool ou de l’atmosphère de western surnaturel de l’excellent The Sixth Gun, il impose dès les premières pages un ton pesant et glauque sans second degré qui fait de Bone Parish un thriller horrifique inquiétant et poisseux. Surtout, son idée de suivre une famille unie mais fragile dans la production d’une drogue révolutionnaire permet d’évoquer de nombreuses références sans tomber dans aucun des clichés du genre et d’en utiliser les propriétés pour permettre aux personnages d’affronter toutes les situations. Car la Cendre est conçue à partir de cadavres et permet, en l’inhalant, de vivre leurs souvenirs, d’acquérir leur savoir ou d’en voir les fantômes. On peut d’ailleurs se demander pourquoi en faire une drogue quand toutes ces possibilités ouvrent d’autres voies plus légales et tout aussi rémunératrices, mais cela fait peut-être partie du plan du scénariste pour la suite. Au dessin, Jonas Scharf fait forte impression. L’auteur allemand montre une grande maîtrise des codes narratifs et graphiques du comics. Soutenu par la très belle colorisation d’Alex Guimarães, il révèle son talent par des compositions inspirées et un découpage classique mais redoutablement efficace.
Une surprenante et emballante entrée en matière pour un titre au très fort potentiel.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Bone Parish #1”