Titre : De mes doigts morts…
Scénariste : Cullen Bunn
Dessinateur – Coloriste : Brian Hurtt
Coloriste : Bill Crabtree
Éditeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
Parution : Juin 2014
Prix : 10€
La Guerre de Sécession terminée, l’horreur des combats et le goût du sang n’ont pas disparu pour autant. Certaines personnes n’ont fait qu’entrevoir le pouvoir offert par la violence et sont prêtes à tout pour le conserver. Alors que le spectre de la mort rôde près de la ferme des Montcrief, le destin de la jeune Becky va se révéler à elle. Des hommes de l’agence Pinkerton, mandatés par une femme mystérieuse, cernent la maison et lancent l’assaut. Non sans se défendre, son beau-père meurt sous les balles et seul un inconnu la sauve du même sort. Mais en ramassant l’arme cachée pendant des années chez elle, Becky s’est jointe à l’aventure menée par Drake Sinclair. Celui-ci a entrepris de récupérer les six armes du défunt général Hume. Défunt mais pas trépassé, car le cadavre va les pourchasser avec ses cinq acolytes pour reprendre son revolver et déchaîner les forces du mal…
Avec cette série épatante, Cullen Bunn réalise un des scénarios les plus enthousiasmants de ces dernières semaines. Dans un cadre très spécifique, celui de l’Amérique de la fin du XIXème siècle, il s’autorise toutes les fantaisies tout en conservant un certain réalisme. Dans ce premier tome, il n’hésite ainsi pas à faire intervenir une armée de morts-vivants aux ordres d’un militaire lui-même zombifié, sans jamais déroger à son époque et aux règles du western ! Le pari est d’autant plus tenu que le dessin est d’une qualité très au-dessus de la moyenne. Assez proche d’un style européen, Brian Hurtt limite les effets superflus et cherche le réalisme et l’efficacité pour ne pas sombrer dans la caricature. Simple et précis, le trait se montre très personnel et donne une épaisseur formidable aux héros. Jamais ridicule malgré les idées audacieuses du scénariste, on se laisse prendre dès le début à cette histoire sans temps morts, pleine de personnages « vrais » possédant des failles à utiliser par la suite. Graphiquement et scénaristiquement, on s’attache à eux à tel point que l’attente sera dure entre deux tomes.
La fin de cet album pouvant laisser croire à une fin presque définitive, on attend avec impatience de voir dans quelle direction les auteurs vont nous mener.
Arnaud Gueury
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