Il est temps pour votre serviteur de vous faire un premier retour en images sur les expositions visitées lors de l’ouverture de cette 19e édition des Rencontres du 9e Art d’Aix-en-Provence qui se déroule du 8 avril au 28 mai 2023. Un lancement très réussi durant un beau week-end pascal. Let’s go !
Tout a commencé le vendredi 7 avril à 18h30 avec le vernissage de Seconds rôles, première des deux expositions de Stéphane Trapier (Nos plus beaux succès – Casterman) lors du festival et deuxième préambule à l’ouverture officielle après Le grand coloriage de Said Sassine. Au travers de celle-ci, l’artiste expose des illustrations vintage et des scènes mythiques de films anciens qu’il revisite avec un humour mordant. Chose qu’il pratique avec malice au quotidien comme nous avons pu le constater lors de quelques échanges durant la soirée. Un apéro-rencontre rendu fort agréable par notre hôte, le galeriste Vincent Bercker, fidèle de BD Aix et ambiancé par le DJ Set vinyles proposé par El Capitan autour de B.O. de films cultes des années 60 et 70. Nous vous encourageons vivement à passer à la galerie pour admirer de plus près le travail de Stéphane Trapier dont vous avez forcément déjà vu quelques détournements sur la toile. Notamment, celui où Superman et des extra-terrestres échangent sur les retraites.
Samedi 8 avril 2023 – Ouverture officielle
Lors de cette journée, l’objectif était de découvrir le Village Graphique, installé dans la magnifique halle de 350 m² de La Manufacture, tout en profitant de la performance dessinée en live et à quatre mains de Mister Kern et Popay qui avait lieu à 15h.
Opération réussie dans la place investie par cinq auteurs présentant leur univers à travers des installations inédites et individuelles que nous vous faisons découvrir ci-dessous.
Mitbols – Mister Kern
Le peintre, graffeur, street artist et auteur de BD Mister Kern nous présente, en tant que PDG de la puissante multinationale de l’agroalimentaire Mitbols, son catalogue de produits à prix imbattables ! C’est fou, drôle et parodique. Pour preuve, nous y retrouvons le Gibolin cher à nos amis Les Deschiens. Toiles et planches de bande dessinée se côtoient pour notre plus grand plaisir. Où là aussi, à l’instar de Stéphane Trapier mais dans un style différent, le détournement d’une certaine imagerie sert à se moquer ouvertement de tout.
Junk Food – Émilie Gleason
Bien loin de son expérimental Slapinbag paru en 2017 aux éditions Le Berbolgru, Émilie Gleason nous partage des images et la genèse de son dernier album réalisé en association avec Arthur Croque : Junk Food paru chez Casterman. Un roman graphique consacré à la malbouffe où elle donne la parole aux victimes et le fait avec humour pour faire passer la pilule ! Notre chronique de l’album est disponible ici. Sur place, un petit questionnaire permet de savoir si nous faisons partie de la catégorie « food addict » et nous donne des pistes si nous avons besoin d’aide. Notamment auprès de l’association Food Addict in Recovery Anonymous fondée en 1998.
Love Box – Olivier Besseron
Attention mesdames et messieurs, cette exhibition est interdite aux mineurs !!! Love Box est un peu… beaucoup olé olé mais franchement hilarante. Une énorme tranche de rigolade proposée par Olivier Besseron qui officie régulièrement dans le magazine Ferraille dans les années 90 et intègre la famille Fluide Glacial dès 2010. Un fait qui à lui tout seul résume plutôt bien le personnage : il a reçu le Prix Schlingo en 2010 au Festival d’Angoulême pour Mélo Biélo (Éditions Desinge – Hugo & Cie) avec son comparse Frédéric Felder. Mais le mieux, c’est de vous faire une idée par vous même !
Arrivée du magicien – Épilogue – Davor Vrankić
Quatre très grandes illustrations de trois mètres de long réalisées à la mine de plomb et composées de neuf cadres chacune se présentent à nous. C’est une grosse claque visuelle. Le travail de Davor Vrankić est vraiment très impressionnant. Il l’est d’autant plus lorsque l’on apprend qu’il n’utilise jamais de gomme, ni de trames préparatoires. Tout est fait à l’instinct. D’ailleurs, il lui arrive en cas de blocage de laisser de côté son dessin pendant une heure, un jour, un mois voire un an avant de le reprendre. Un très long processus créatif. De plus, les fresques sont divisées en plusieurs images interchangeables entre elles et qui coïncident parfaitement comme nous le montre un rétroprojecteur installé dans la salle ainsi qu’un présentoir avec les cartes du Jeu en Ville qui en reprend le principe. C’est juste énorme ! Pour être raccord avec la venue du dessinateur croate, le jeu débute samedi 15 avril à 10h. À vous la tâche de regrouper les 36 cartes du jeu lors d’un parcours en ville qui vous mènera dans divers lieux partenaires. Chaque année, cette activité remporte un franc succès car elle offre un objet collector aux participants dont la réalisation est particulièrement soignée.
The Cosmic Experience & The Magic Machine – Sergio Mora
Spécialiste des cocktails étranges et détonants, le dessinateur espagnol Sergio Mora aka Magicorama revisite via The Cosmic Experience les icônes de l’art sacré et met en association des choses que tout oppose. Ainsi à travers plusieurs toiles, nous pouvons voir un Jésus en DJ Supersonic fan de David Bowie, en motard ou encore en peintre. Où l’inspiration est puisée dans toutes sortes d’imagerie populaire : des jouets de l’enfance comme le visage du téléphone à tirer Fisher Price sur le costume de son Jésus, de la télévision, du rock ou du cinéma (E.T, Yoda, Creature of the Black Lagoon, etc…). Quelques peintures sur azulejos sont également présentées ainsi qu’un film issu de son tout nouveau projet, The Magic Machine Orchestra, où l’I.A. est partie prenante. Nul doute que les créations de ce collaborateur de Philippe Starck ne vous laisserons absolument pas indifférents.
Avant de participer au vernissage de ce multivers au son de Nikoll, le projet électronique de Nicolas Cante, nous avons fait un saut au Lieu 9 de l’Office du Tourisme qui accueille Vega. Une création consacrée à la bande dessinée éponyme du maître de la SF, Serge Lehman, et du portraitiste du Monde, Yann Legendre, parue chez Albin Michel qui se présente sous la forme d’un grand caisson dans lequel il faut pénétrer afin d’en découvrir l’univers (Notre chronique de l’album est disponible ici). Jeu de lumières, bande sonore et illustrations XXL transposent complètement le visiteur dans une sorte de mise en abyme saisissante. Assis au centre de la pièce et écoutant la voix de Dewi (un des personnages principaux de la BD) qui expose les problématiques environnementales et d’extinction de masse des espèces, la phase de contemplation prend effet. Un moment des plus immersifs à vivre absolument. Un journal collector intitulé Chicago Daily News en lien avec l’installation et inscrit dans la temporalité de Vega est offert lors de la visite. Un tabloïd inédit qui prolonge le récit et annonce peut-être un scoop ! À l’intérieur, un sublime poster intitulé The Nap.
Pour toutes informations complémentaires sur les rencontres à venir (Animations et ateliers) et les adresses des événements, n’hésitez pas à aller sur le site de BD Aix.
Nous arrivons au terme de ce feedback numéro 1. Nous espérons que cela vous a plu et que vous en voulez encore. Alors, nous vous donnons rendez-vous ultérieurement pour la suite de cette rétrospective des expositions du Festival de Bande Dessinées et Arts Associés d’Aix-en-Provence 2023.
Stéphane Girardot
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