Titre : Basketful of Heads
Scénariste : Joe Hill
Dessinateur : Leomacs
Coloriste : Dave Stewart
Couverture : Reiko Murakami
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Black Label / Hill House
Parution : Avril 2021
Prix : 18€
Maine, septembre 1983. Profitant des vacances d’été, la jeune étudiante June Branch rejoint son petit ami à Brody Island, tranquille ville balnéaire. Liam y travaille pour la police locale, espérant embrasser la fonction après ses études. Le chef Clausen l’invite d’ailleurs le soir-même à dîner chez lui, mais il faut avant cela retrouver quatre fugitifs de la prison de Shawshank. Rien de dangereux a priori, pourtant tout va mal tourner. Après le repas, les détenus font irruption dans la maison et June s’échappe avec une vieille hache viking trouvée dans une vitrine de collection. En se défendant face à l’un des hommes, elle lui tranche net la tête… qui se met à lui parler ! Aussi choquée que sa victime, June va en apprendre beaucoup sur les secrets de Brody Island…
« Tu m’as tué, connasse. Tu m’as tué.
– T’as l’air en pleine forme pour un type mort. »
Est-il encore besoin de présenter Joe Hill ? L’écrivain américain s’est d’abord fait un nom dans le milieu littéraire avant que ne soit relevé le fait qu’il était le fils de l’illustre Stephen King – et de Tabitha King, elle aussi romancière, ne l’oublions pas – avec qui il partage un univers noir, macabre et nostalgique. Auteur reconnu, il est également scénariste de bande dessinée, comme sur le succès Locke & Key. Sa volonté de créer une collection consacrée à l’horreur, genre revenu à la mode, a abouti à la naissance de Hill House Comics, dont Urban Comics propose ici l’un des premiers titres, écrit par Joe Hill en personne. Basketful of Heads s’inscrit dans un univers familier – la prison de Shawshank renvoie aux créations de son père, l’un des lieux fictifs les plus connus du Maine, Brody Island rappelle un peu le Martha’s Vineyard des Dents de la mer – et des années 80 très à la mode (outre la particularité d’expliquer l’absence d’internet ou de portables qui auraient nui à l’histoire). Avec un seul élément fantastique (la hache viking) et assez peu de surprises, l’intrigue avance lentement mais surement, autour d’une héroïne forte qui va véritablement évoluer au fil des pages. Joe Hill n’hésite d’ailleurs pas à maltraiter ses personnages dans ce thriller très noir en huis-clos. Leomacs (La Montagne invisible) appuie ce côté série B régressive d’un trait précis et dynamique qui fonctionne bien. Le dessinateur italien n’abuse pas des effets horrifiques pour se concentrer sur l’ambiance. De son côté, Dave Stewart, habituel coloriste des productions de Mike Mignola, apporte une palette différente, avec moins d’aplats et un ton plus rétro.
Un thriller 80’s bien troussé.
Arnaud Gueury
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