
© 2021 Le Lombard
Titre : AKKAD
Scénariste – Dessinateur : Clarke
Coloriste : Mathieu Barthélémy
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2021
Prix : 17,95€
Février 2027, Trujillo au Honduras. Suite à une rencontre avec des militaires américains hauts gradés, le professeur Jonathan Kessler obtient le temps et les budgets nécessaires au projet AKKAD, supervisé par la sénatrice Ronelle Jackson, qui consiste à remodéliser le génome, implanter de la micro-robotique et injecter de l’extrait d’alien à cinq jeunes ados pour booster leurs capacités intellectuelles afin de trouver une solution pour vaincre l’envahisseur. En effet, des créatures, semblables à de gros scarabées, qui ne sont pas de la même ligne temporelle, apparaissent subitement dans divers endroits du globe. Elles pénètrent dans l’espace-temps en déchirant la trame tout en étant précédées d’un écho qui permet de les localiser quelques minutes avant. Une fois passées, une zone inaccessible se crée autour d’elles et les territoires conquis disparaissent dans leur propre temps. Malheureusement, toutes les armes conventionnelles ne sont d’aucun effet contre elles. Cependant, en marge de l’armée, des commandos utilisant des eutectiques les combattent avec un certain succès. Mais il leur est impossible d’être partout à la fois. Condamnés par avance par la drogue qu’on leur a dispensée, les cinq hérauts montrent rapidement des signes d’évolution encourageants, si rapides qu’ils deviennent incontrôlables !
Après Dilemma, Les Réalités obliques et Les Danois, Clarke nous sert avec AKKAD un nouveau one-shot extraordinaire dont il a le secret et qui pousse une nouvelle fois à la réflexion. Si au départ le récit n’était pas du tout destiné à utiliser un modèle de la science-fiction, c’est toutefois ce choix que l’auteur a fait pour mettre en lumière les différents thèmes qu’il souhaitait aborder : la noirceur de l’humanité et le fait que, tragiquement, elle n’apprend pas de ses erreurs et ne cesse de les répéter. C’est d’ailleurs ce côté cyclique qui a induit l’orientation de genre. Le résultat est époustouflant et il faut lire l’album jusqu’à la fin pour découvrir le pot aux roses. Si dans les références évidentes nous pouvons citer le film Starship Troopers, Clarke s’appuie également sur le roman de Daniel Keyes Des fleurs pour Algernon (1966) et celui d’Orson Scott Card, La Stratégie Ender (1985). Dans le premier, l’intelligence de Charlie Gordon est dopée mais les effets sont éphémères (c’est le cas pour les cinq ados d’AKKAD) et, dans le second, des enfants sont utilisés pour résoudre un problème. D’ailleurs, l’acronyme AKKAD n’est pas expliqué et n’est cité qu’une une seule fois dans toute l’histoire. Mais vous pourrez en déduire la signification avec un peu d’attention. Saluons bien évidemment la retranscription graphique du dessinateur liégeois dans une veine réaliste des plus efficaces. Si le récit est très prenant, le trait le sert à la perfection, bien aidé en cela par une mise en couleurs sobre et très juste de Mathieu Barthélémy que l’on se doit de féliciter. Bonus en fin d’album : un dossier graphique de six planches.
Une nouvelle pépite à ajouter à l’actif de Clarke !
Stéphane Girardot
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Une réponse to “AKKAD”
15 février 2021
akkad | clarkorama[…] la ribambulle […]