
© 2019 Editions Delcourt
Titre : Le Pain et la poudre
Scénariste : Jean-David Morvan
Dessinateur : Julen Ribas
Coloristes : Sanvi & Sedyas
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire & histoires
Parution : Juin 2019
Prix : 14,50€
Après une enfance difficile, due entre autres au fait d’être un fils d’immigrés italiens, Lisandro Ribellarsi n’a eu d’autre choix que d’endosser la responsabilité d’un meurtre pour sauver sa jeune sœur, Églantine. Des années plus tard, après avoir servi de force dans l’armée française qui lutta contre les ennemis anglais pour préserver l’indépendance de la toute jeune nation américaine, le jeune homme rentre en France. Mais, en ce printemps 1789, Paris gronde. Le peuple, affamé et méprisé, commence à recentrer sa colère. Dans ce contexte explosif qui lui convient bien, Lisandro recherche sa sœur. Pour cela, il peut compter sur l’aide de son ami d’enfance, devenu journaliste…
« Ils ont détruit le cimetière… il faut avouer qu’un marché, c’est plus vivant. La Bastille est toujours là en revanche. Le pouvoir royal ne peut pas se passer d’un tel symbole. »
Parti d’une petite anecdote relatée par Camille Desmoulins lui-même, Jean-David Morvan retrace les prémices de la Révolution Française à travers le destin de Lisandro, Églantine et Frédéric. Mais si le contexte historique et l’ambiance de tension croissante dans les rues de Paris sont parfaitement gérés, le récit se révèle assez peu enthousiasmant. La faute notamment à des personnages caricaturaux – le batailleur Lisandro et la féministe Églantine manquent vraiment de finesse – sans beaucoup d’épaisseur, et à un déroulement linéaire dont on ne connait que trop bien la finalité. Si il est bien évidemment difficile d’innover autour d’un événement aussi connu et aussi exploité que celui-ci, Jean-David Morvan ne parvient jamais réellement à transcender l’académisme de son scénario. Tout cela est fort dommage car le fond est intéressant, clair et bien documenté, et la forme est plaisante grâce au trait de Julen Ribas (Le Spécimen) et à la colorisation inspirée de Sanvi et Sedyas.
Un début de série qui pêche vraiment par ses fades personnages et un récit vite oublié. Rien de révolutionnaire, hélas.
Arnaud Gueury
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