Titre : Friedrich Müller
Scénaristes : Marc Levy & Sylvain Runberg
Dessinateur : Espé
Coloriste : Degreff
Éditeur : Philéas
Parution : Septembre 2021
Prix : 15,90€
Norman Cooper et Kuma Takara dirigent la méconnue Agence des Invisibles, fondée avec leur collaboratrice disparue, Penelope Seymour, et destinée à retrouver des personnes disparues lors de conflits. Alors qu’ils accueillent dans leurs locaux new-yorkais une nouvelle recrue fraichement débarquée des services secrets français, une femme vient leur demander d’accepter de s’occuper de sa situation. Julia Müller aimerait en effet découvrir le destin de son père, pilote de la Luftwaffe disparu avec son bombardier au dessus de l’Angleterre en 1941. L’affaire est rapidement acceptée et une équipe envoyée dans le petit village de Knighton où, d’après un vieil article, un habitant aurait évoqué le passage d’un bombardier le même jour…
« Héros ou criminel de guerre, notre agence a pour vocation de donner des réponses aux familles des disparus. Cette femme est en droit de savoir ce qui est arrivé à son père, peu importe le camp pour lequel il s’est battu. »
Etonnamment, alors que les adaptations de romans anciens ou contemporains se multiplient en bande dessinée, l’œuvre de Marc Levy, pourtant conséquente et bénéficiant d’un vrai succès populaire, n’a eu droit à cet honneur que deux fois, avec Les Enfants de la liberté, par Alain Grand chez Casterman, et Sept jours pour une éternité…, confié à Corbeyran et Espé. C’est donc tout naturellement qu’on retrouve le dessinateur sur cette série originale co-écrite par le romancier et Sylvain Runberg. Avec ce premier tome, on retrouve une mise en place classique, les coulisses de l’Agence des Invisibles étant présentées au lecteur en même temps qu’à la nouvelle recrue, une méthode académique mais efficace pour bien entrer dans cet univers. Le reste est une enquête à la fois policière, généalogique, historique, très crédible, qui permet de mettre en scène des personnages attachants dont on découvre quelques failles et secrets au fil du récit et dont on se doute qu’ils serviront au cours des prochaines aventures, notamment le mystère autour de la mort de Penelope Seymour. Graphiquement, Espé n’a plus tellement à faire ses preuves, tant son travail est dorénavant reconnu et apprécié, du succès Château-Bordeaux à ses touchants titres plus personnels comme Le Perroquet ou Le Col de Py. Si certaines réactions de protagonistes semblent parfois trop appuyées, c’est pour donner un peu d’énergie à cet album qui fait la part belle à une recherche minutieuse qui ne peut pas être trop nerveuse pour rester réaliste.
Une nouvelle série qui va pouvoir s’offrir de nombreuses possibilités pour l’avenir.
Arnaud Gueury
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