
© 2021 Dupuis
Titre : Tome 2
Scénariste : Stephen Desberg
Dessinateur – Coloriste : Eric Maltaite
Éditeur : Dupuis
Collection : Patrimoine
Parution : Octobre 2021
Prix : 25,95€
Créée en 1980 par Stephen Desberg et Eric Maltaite, la série 421 est tout à fait dans l’air du temps. Elle met en scène un agent secret inspiré par la saga des James Bond. Ses aventures humoristiques et originales marquent les premier pas prometteurs dans la bande dessinée de deux auteurs aujourd’hui reconnus. Au tournant des années 80, après quelques aventures à mi-chemin entre le flegme britannique et la parodie à la Indiana Jones, la série prend un autre virage, audacieux et plus ancré dans le réel. L’espionnage cède sa place à l’aventure pure et dure aux quatre coins du monde. C’est cette période que ce deuxième volume de l’intégrale aborde, en reprenant les albums 3 à 6.
Après avoir dévoré le copieux dossier introductif sur les coulisses et le contexte de l’époque de création (sauf si comme nous, vous vous le gardez pour la fin), vous entrez directement dans le vif du sujet. Suicides commence dans une savoureuse ambiance disco avant de prendre des contours plus sombres. 421 enquête sur la société Thanasia et ses formules payantes pour aider ses clients qui ont choisi de mourir. Dans l’Empire du Milieu est une intrigue plus classique d’espionnage dans le cadre d’un rallye automobile. Enfin, le diptyque Scotch Malaria et Les Enfants de la Porte fait basculer la série dans le fantastique de manière audacieuse et sans doute un peu déstabilisante pour l’époque. La mécanique du voyage dans le temps est poussée assez loin. Stephen Desberg et Eric Maltaite ont alors à peine 30 ans et font montre d’une belle maturité. Si les histoires peinent parfois à tenir la distance, l’irrévérence, l’évocation de l’actualité brûlante et un sens aiguisé de la narration et des rebondissements forcent le respect. Graphiquement, le fils de Will est à bonne école et se montre excellent élève. Le trait généreux et les décors fouillés favorisent l’immersion et le dépaysement du lecteur. Dans la légèreté comme dans l’action, le graphisme est d’une efficacité rare. Bref, nous ne pouvons que vous recommander la lecture de cette rétrospective, reflet d’une époque où deux auteurs dévoilaient leur talent en participant au renouvellement de la BD tous publics.
Une série qui gagne à être relue dans cette réédition de prestige.
Nicolas Raduget
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