Pionnier il y a 10 ans de la BD « gastronomique », qui est aujourd’hui florissante, le journaliste et scénariste Benoist Simmat s’est lancé dans une œuvre très ambitieuse avec Daniel Casanave au dessin : vulgariser et raconter L’Incroyable histoire du vin depuis 10 000 ans, en dix grands chapitres. Il nous explique ce projet autour d’un bon verre de vin jus d’orange, à Quai des Bulles.
Bonjour Benoist. Quelle aventure, de parcourir cette Histoire du vin !
Ouais, c’est sûr !
Était-ce votre envie ou celle de l’éditeur ?
En fait, c’est très simple, avec Laurent Muller on a déjà travaillé ensemble sur le vin quand il avait créé son espèce de start-up, les éditions 12bis. Et chez 12bis, on avait fait, fin 2010, la première BD francophone sur le vin. C’était Robert Parker – Les Sept péchés capiteux. Les gens qui s’intéressent au vin se souviennent très bien de cette BD, ça a été une très grosse vente et c’était la première fois que le vin était un sujet de bande dessinée. Donc Laurent et moi, on explore ce sujet depuis assez longtemps et, aux Arènes, on a eu envie de passer à autre chose, c’est-à-dire à un projet que je pourrais qualifier d’international. Ce projet, en fait, a vraiment été pensé non seulement pour le public français mais aussi les publics russe, espagnol, chinois… On a voulu prendre une histoire qui concerne la planète entière parce que le vin est un sujet mondial aujourd’hui, et en faire une BD dont l’ambition est… je ne dirais pas « planétaire » mais…
Il y a donc comme projet de traduire cette BD ?
Oui, oui, c’est déjà en cours de négociation avec plusieurs éditeurs étrangers. Voilà, le projet était de passer à une histoire internationale sur un laps de temps très long puisque c’est une histoire qui s’écoule sur 10 siècles… pardon 10 millénaires (rires). C’est une idée de Laurent et moi.
Pourquoi la BD comme style d’expression, que ce soit à l’époque de votre première collaboration ou maintenant ? Vous êtes journaliste, au départ…
Alors, moi, je suis journaliste et ma spécialité est l’économie. J’ai commencé à faire de la BD justement avec cette bande dessinée sur le vin. J’en ai fait une douzaine depuis, sur des sujets très différents. En tant que journaliste, je trouve que raconter en images – que ce soient des reportages, des récits historiques ou même des thèses on va dire sur le monde économique et politique, – c’est très intéressant pour le public parce que, dans le monde dans lequel on vit, l’image n’a jamais eu autant d’importance. On le voit avec les réseaux sociaux, internet, le numérique, tout ça. Et paradoxalement, et ça tu ne me contrediras pas, la BD n’a jamais été aussi recherchée par cette nouvelle génération dont on dit qu’elle ne lit plus. En fait, il y a un énorme public manga, romans graphiques… et ce projet se trouve aussi, de par sa forme, à la jonction de ces cultures manga, romans graphiques, comics… plus qu’à celle de la BD francophone traditionnelle, de format traditionnel et au récit traditionnel.
C’est vrai que c’est un format « livre ».
Exactement ! D’ailleurs, je reviens à ce que je disais avant sur les négociations de traduction, on est en train de proposer non seulement à des éditeurs de bande dessinée étrangers mais aussi à des éditeurs de littérature. Laurent est en train d’essayer de négocier ça. Parce que c’est autant un bouquin qu’une BD.
Il y a énormément de texte, forcément.
Il y a beaucoup d’informations, il y a beaucoup de texte. En même temps, il y a aussi les codes de la BD, il y a de l’humour, vous avez pu le remarquer, enfin j’espère…
Oui, oui.
(Rires).
Ça faisait partie de mes questions. N’est-ce pas cela le plus dur dans un ouvrage didactique : trouver des gags ?
C’est vrai que ce n’est pas facile parce qu’autant c’est logique et « simple » d’avoir une narration sur des faits historiques, en s’appuyant sur les auteurs classiques – l’Histoire, ce n’est pas moi qui la fais… Donc c’est vrai que trouver le bon gag, enfin la bonne saillie, ce n’est pas toujours facile parce que le sujet est tout de même assez sérieux – on parle beaucoup de religion, par exemple – et assez technique. On n’imagine pas à quel point le vin est technique : toute cette histoire de 10 millénaires d’apprentissage de la vinification, c’est l’apprentissage de techniques extrêmement élaborées pour arriver à ce qu’on a aujourd’hui. Et les gens qui apprécient le vin ne se doutent pas d’à quel point ça a été un long chemin. Et donc ça, il faut le raconter, le décrypter et c’est vrai que mettre de l’humour par-dessus, c’est ce qu’il y a de plus compliqué, effectivement.
Pour ça, vous avez vu avec le dessinateur, Daniel Casanave ? Vous le connaissiez ?
On ne se connaissait pas, on s’est rencontrés à l’occasion de ce projet. On voulait que ce soit Daniel parce que son dessin nous semblait correspondre tout à fait à tout ce que je viens de raconter : un projet international à la jonction des nouvelles traditions d’images pour les nouvelles générations de lecteurs, un format entre la BD traditionnelle et le livre… Son dessin va particulièrement bien là-dessus parce qu’il est spécialiste de littérature et d’histoire, donc il était parfait pour ça. Il a beaucoup aimé le projet et il a accepté de travailler avec nous. C’est vraiment la grosse chance du projet ! Et comment on a travaillé ? Assez classiquement, en léger décalé. C’est-à-dire que moi, j’écrivais une période – ça marche par grandes périodes historiques –, et il commençait à la dessiner pendant que j’écrivais la suite. Et donc, à chaque chapitre, on lui demandait, outre mes propositions humoristiques, d’améliorer ces propositions. Parce qu’en matière d’humour, le carburant de la bande dessinée, on est plus fort à deux que tout seul. Autant en tant que scénariste et en tant que journaliste qui fait du travail d’historien, je pouvais me débrouiller tout seul – c’est mon rôle –, autant sur le plan graphique et pour l’humour, il fallait absolument que je sois accompagné. Donc on a travaillé comme ça.
Une collaboration vraiment suivie, donc. Pas tout le texte d’un coup…
Non ! Moi, je n’ai jamais travaillé comme ça. J’ai toujours travaillé par périodes chevauchées : je fais un chapitre, quelle que soit la bande dessinée, et le dessinateur commence à la dessiner pendant que moi je fais la suite. Donc on en parle en direct. Enfin, en léger décalé mais on en parle.
Ça permet de bien être d’accord, de modifier en cours de route… Et donc, si ce n’est pas votre premier album sur la thématique, c’est certainement le plus ambitieux.
Ah oui, oui ! C’est clair.
Vous avez dû y réfléchir à deux fois avant de vous lancer dans ce chantier. Ce travail de scénario a dû vous prendre un certain temps.
Oui, tout cumulé, c’est un an de travail, ce qui est beaucoup pour moi parce que j’écris assez vite. Je suis journaliste, l’une de nos compétences en général, c’est d’écrire vite, de rendre les papiers à l’heure. C’est vrai que la première série de BD sur le vin, c’étaient des bandes dessinées beaucoup plus courtes et qui exploraient un milieu socio-professionnel particulier du vin – d’abord le Bordelais et ses secrets, ensuite la Champagne et enfin la Bourgogne. Donc le champ était quand même beaucoup plus restreint. Là, on est sur un champ planétaire parce que ça concerne le monde entier. L’histoire du vin, c’est l’histoire de la conquête progressive du vin sur les différents continents. On part des origines dans l’arc mésopotamien et puis aujourd’hui c’est la planète entière. C’est ça le récit du livre. Donc, évidemment c’est beaucoup plus ambitieux puisque ça concerne la terre entière.
Il y a des choses qu’on ne connaît pas forcément, même en étant spécialiste du vin. On est souvent dans un côté un peu franco-français ou proche de pays voisins. Finalement, bon là je parle plus pour moi mais c’est aussi le cas du grand public, ce que je connaissais le plus, c’était le XXe siècle et c’est un seul chapitre, à la fin.
Tout à fait !
Finalement, ce qui est le plus abordé, c’est le moins connu…
Exactement. C’est ce qu’on a voulu faire, un autre grand concept du projet : sortir de tout ce qu’on raconte et de tout ce qu’on a déjà raconté, nous tous, les auteurs, sur le XXe siècle… Repartir sur les origines. On se rend compte que le vin a été inventé quand l’Homme a inventé la civilisation. Tout simplement. Quand l’Homme a inventé l’agriculture, s’est sédentarisé et a inventé la poterie, c’est à ce moment-là que le vin est apparu. Et c’est en ça que c’est une boisson beaucoup plus importante et ambitieuse dans l’histoire de l’Homme que les autres. Le vin accompagne l’émergence des différentes cultures et religions depuis les origines. Parce qu’il y a eu ce moment où l’Homme s’est posé. Il a inventé la vigne et l’agriculture.
Ça permet aussi d’expliquer en quoi c’est un alcool à part.
Tout à fait !
Et est-ce qu’on pense à ne pas froisser les historiens, est-ce qu’on se met une pression ?
Non. En fait, nous, journalistes, ne sommes pas des historiens. De même que mon domaine de prédilection, c’est l’économie, mais je ne suis pas économiste. Je travaille sur l’économie. Et là, j’ai travaillé sur l’Histoire, avec des auteurs de référence, qui ne sont pas très nombreux mais qui sont des gens qui ont vraiment exploré les arcanes de cette histoire. En s’appuyant sur leurs textes et en effectuant un travail documentaire à côté, on a une masse énorme d’informations à mettre en scène en bande dessinée. C’est ça qui est très compliqué à faire. Mais quand on fait ça, on sait qu’on va beaucoup étonner le public. Moi-même d’ailleurs, et je suis pourtant un spécialiste du vin, j’ai appris beaucoup de choses sur l’histoire du vin que je ne connaissais pas. Par exemple, le rôle du vin dans l’émergence de l’Islam, ça m’a beaucoup frappé. J’ignorais que c’était ça. Et l’importance, ce n’est pas sur quelques années, c’est sur 6 ou 7 siècles. Donc voilà, je pense que c’est un projet qui va nourrir intellectuellement énormément les amateurs de vin, dans un domaine où il n’y a finalement pas vraiment de publications. Il n’y a pas d’Histoire mondiale du vin en images, ça n’existe pas. C’était un peu la base de notre projet : faire cette Histoire mondiale du vin en bande dessinée. Et en un seul tome, c’était très important, ça. Nous, on voulait vraiment un roman graphique historique, avec un style international, qui résume 10 millénaires.
Avec un seul objet, le non-amateur de BD s’y retrouve. Pas besoin de suivre une série…
Exactement ! Cet ouvrage est à destination des amateurs de BD mais aussi des amateurs de culture générale, de littérature…
Pour ces sources, vous avez fait comment ? Vous êtes allé rencontrer certains chercheurs ? Vous les avez étudiés ?
Beaucoup sont morts (rires).
Mais par exemple Jean-Robert Pitte…
Lui, je le connais personnellement. D’abord, on collabore à la même revue, la Revue du Vin de France. Et c’est quelqu’un que j’admire beaucoup. Je le connais depuis longtemps.
Il est dessiné. C’est un petit clin d’œil ?
En fait j’ai fait dessiner par Daniel dans le récit les trois personnes qui m’ont vraiment le plus inspiré pour ce travail. Donc Jean-Robert Pitte, bien sûr, en premier. Il a écrit un ouvrage qui pour moi a été fondateur, en tant que lecteur. Ça s’appelle Le Désir du vin à la conquête du monde. Le titre est très important. Le désir de vin a conquis le monde. C’est un peu parallèle à ce qu’on a fait. Cette expansion de la notion de désir est fondamentale pour l’histoire du vin. On a aussi dessiné Roger Dion parce que dans l’histoire du vignoble français, qui est devenu par le jeu de l’Histoire, le vignoble le plus important du monde – pour plein de raisons qu’on ne va pas détailler ici –, c’est quand même l’historien-géographe qui a poussé le plus loin les recherches, y compris sur les origines, comme en Gaule. Ça aussi, c’est une histoire qui n’est pas du tout connue, que personne n’a jamais lue. C’est très intéressant, ça, l’expansion de la vigne sous la Gaule. Le troisième, c’est l’Américain Hugh Johnson qui, lui, a écrit, une grande histoire de cette boisson depuis les origines. C’est d’ailleurs un clin d’œil que ce soit un Américain qui ait poussé le plus loin la recherche historique sur – ce qui est un autre des concepts dans le bouquin – le vin en tant qu’élément fondateur des civilisations dominantes. Ce ne sont pas juste les civilisations qui adoptent le vin, ce sont les civilisations qui dominent à un moment de l’Histoire et s’approprient la viticulture pour faire leur vin. C’est pour ça qu’aujourd’hui, au XXIe siècle, la civilisation dominante, c’est les États-Unis – c’est comme ça, on peut apprécier ou pas mais c’est un fait – et le premier marché mondial du vin, c’est les États-Unis. Et les très grands vignerons qui émergent aujourd’hui sont aux États-Unis. Plus qu’en France, enfin il y a plus de mouvement. Voilà, ces trois personnages, on les a mis en image parce que pour moi c’étaient les trois piliers de mes références historiques et bibliographiques.
Et est-ce qu’avec toute cette matière, vous avez été plus à l’aise dans certaines périodes ?
Ah, bonne question ! Je connaissais assez bien la période antique, gréco-romaine. C’est quelque chose qui m’a toujours passionné donc j’étais assez à l’aise. J’ai d’ailleurs pu faire moi-même mes propres recherches dans les textes anciens, Ovide, Tite-Live… C’est pour ça que le chapitre est assez long d’ailleurs. Là où j’étais moins à l’aise justement, c’était sur la Gaule. On n’a vraiment pas grand-chose sur toute cette période où l’Empire Romain se désagrège. C’est difficile de travailler sur des sources historiques, d’abord parce qu’il n’y en a pas – il y a eu beaucoup moins d’auteurs à l’époque –, on sait moins ce qui s’est passé. Toute cette période entre le IIe siècle et le Moyen-Âge flamboyant, le Xe siècle… Il y a huit siècles où on ne sait pas bien d’une manière générale ce qui s’est passé. Du coup, le rôle du vin est plus difficile à déterminer. C’était donc plus compliqué à mettre en scène. C’est pour ça que les chapitres sont un peu plus courts.
A contrario, un chapitre pour lequel il devait y avoir pas mal de sources, c’est le XXe. Pour résumer, c’est difficile ?
Là, c’est très clair. Pour le XXe siècle, il aurait fallu un autre bouquin. Donc on fait, enfin, j’ai fait le choix de ne parler que d’un seul concept, qui est un peu l’aboutissement de toute cette histoire, c’est la notion d’appellation d’origine, qui a été inventée en France – c’est pour ça que le vignoble français est très important –, et a conquis le monde… enfin, s’est étendu à tous les pays qui ont des ambitions viticoles : l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, pays viticoles très importants, les États-Unis. On a été obligé de se concentrer là-dessus parce que, sinon, il aurait fallu parler du rosé, de la biodynamie, des vins nature… Enfin, il y a plein de tendances qui émergent au XXIe siècle. Cette bande dessinée, ce roman graphique historique, c’est de l’Histoire. Pour moi, l’Histoire, elle s’arrête à la fin du XXe siècle. Le XXIe siècle, c’est l’actualité. Pour moi, ça n’avait pas vocation à être là.
Le tome 2 dans trente ans, donc !
Pourquoi pas (rires).
La thématique du vin et de la gastronomie, à laquelle vous avez participé de manière pionnière, s’est énormément développée depuis 10 ans.
Oui, maintenant il y en a beaucoup !
Est-ce qu’il n’y en a pas un peu trop ? Est-ce qu’il n’y a pas un risque de saturation ?
C’est toujours ce qu’on dit quand il y a un segment de l’édition qui fonctionne bien. Et c’est vrai qu’on a eu beaucoup de succès au départ donc on a été beaucoup imité mais c’est normal. J’aurais fait pareil. Quand quelque chose marche, on cherche à explorer des pistes similaires. Et il y a eu des ouvrages super, d’ailleurs, sur le vin et la gastronomie. Moi, je trouve ça vachement bien, ça a été très créatif. Après, est-ce qu’il y en a trop ? Il y en a toujours trop quand tout le monde s’y met. C’est naturel. Le marché va rétablir un certain ordre. Il y en a trop, ça se vendra moins. Pour moi, ce n’est pas un problème qu’il y en ait beaucoup, au contraire. C’est même la preuve que c’est un vrai sujet. Finalement, c’est étonnant qu’il n’ait pas été traité en BD avant 2010.
C’est aussi lié à cette question de patrimonialisation immatérielle. Même en Histoire, c’est quelque chose qui a 30 ans.
C’est vrai qu’en Histoire pure et dure, c’est finalement très récent.
Il y a encore pas mal de confrères qui se moquent dès lors qu’on travaille sur les rillettes de Tours ou le Sainte-Maure de Touraine alors qu’eux travaillent sur les rois, les grands personnages, etc. Il y a encore un peu d’élitisme de la part de certains historiens : « ouais, la bouffe, ce n’est pas sérieux ».
Ouais, c’est vrai que… C’est Michel Onfray qui a commencé à parler de ce qu’il appelait la philosophie du ventre. C’est hyper intéressant. En tout cas, on est clairement dans cette mouvance et moi je ne trouve pas qu’il y ait trop de bouquins. Je trouve au contraire que c’est un champ disciplinaire très intéressant. Et le fait qu’on fasse tout ça en BD, l’histoire du vin, l’histoire du goût, l’histoire des mentalités, l’histoire de la table, l’histoire de la gastronomie, c’est vachement bien.
Est-ce que vous avez pour ambition de faire vendre l’album, par exemple à la Cité du Vin à Bordeaux ?
Au niveau du circuit commercial, on a pour ambition qu’il soit partout donc, oui. C’est un gros projet. C’est un très gros tirage. Il va être partout !
Une autre petite question : il y a quatre coloristes, ce qui n’est pas très courant.
On avait 240-245 planches à coloriser… On l’a fait très vite : j’ai démarré l’écriture en août 2017, terminé en avril 2018 et Daniel a commencé à dessiner l’été dernier. Au bout de 14 mois, la BD est prête. Coloriser, c’est très long. Aussi long que dessiner. Il a fallu mettre toute une équipe à la tâche, mais c’est souvent comme ça quand on veut aller vite.
Oui, ce n’est même pas un an d’écriture !
C’est moins d’un an d’écriture. Il y a 10 gros chapitres, c’est un mois par chapitre.
Et vous visez vraiment tous les publics ? Parce qu’on pense d’abord à l’amateur éclairé…
Comme on veut vraiment se distinguer, je dirais, du marché des BD sur le vin, on vise les gens qui ne liraient pas forcément une bande dessinée naturellement mais les gens qui s’intéressent à la culture générale de manière assez intense et qui vont trouver dans ce livre à la fois une bande dessinée et un roman, plus un roman graphique qu’une bande dessinée, en fait, et plus un bouquin d’histoire qu’une BD sur le vin.
On s’éloigne des fictions de type Châteaux Bordeaux, ce n’est pas du tout la même optique.
Voilà, on a voulu que cette BD ait son propre caractère et un public le plus large possible.
C’est dans le même esprit qu’ils ont créé L’Incroyable Histoire de la médecine, qui sort en même temps ?
Oui ! Le sujet est totalement différent mais c’est le même esprit : embrasser sur plusieurs millénaires un fait de société et historique qui concerne toute l’humanité. La médecine, le vin, et il y en aura d’autres… Il faut qu’on réfléchisse un peu à ce qu’on veut faire. Ce n’est pas une collection mais ça peut fonctionner comme une collection dans notre réflexion.
Ça attire quand même l’œil. Il y a beaucoup de choses qui se ressemblent, comme le titre. On sent que ça peut être un bout de collection qui commence…
Le mot « incroyable » est important, en fait. La médecine, c’est pareil, on apprend des trucs assez déments. Tout ce qui est étonnant participe à la compréhension du phénomène historique, en tout cas dans sa mise en scène, en bande dessinée.
Très bien, merci… D’autres projets ? Sur le vin ou autre chose ?
Alors, le vin, non.
Petite pause (rires).
Oui je vais faire une petite pause (rires). Là, je fais aussi des atlas, on s’écarte de la BD. Un atlas des richesses de la France, aux éditions des Arènes aussi. Et puis je sors aussi un essai illustré par un auteur de BD, qui s’appelle Révolutionnaires, et qui est sorti le 10 octobre.
Une actualité chargée, donc ! Merci beaucoup !
Merci à toi !
Propos recueillis par Nicolas Raduget.
Interview réalisée le 13 octobre 2018.
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