Titre : Alan Smith
Scénariste : Daniel Pecqueur
Dessinateur : Philippe Buchet
Coloriste : Bérengère Marquebreucq
Éditeur : Dargaud
Parution : Juin 2018
Prix : 12€
Envoyé au Vietnam comme bon nombre de ses jeunes compatriotes, Alan Smith fête ses 23 ans sur le front, lors d’une soirée mouvementée où il est à deux doigts de se faire abattre par erreur. Largué le lendemain dans le maquis, il découvre alors les horreurs de cette guerre où tout sentiment doit être laissé de côté pour survivre. Laissé pour mort sur le terrain, puis capturé par l’ennemi, il va alors tester sa résistance lors de séances de torture avant d’entrevoir un moyen de s’échapper avec quelques compagnons et de tirer un trait définitif sur cette vie…
« Pauvre Smith! Depuis une semaine qu’il est arrivé, les Viets n’ont pas arrêté de le torturer. Ces salauds le réveillent même la nuit et le traînent dehors pour le tabasser encore et encore. »
Si cet album très décevant ne gagnera sans doute jamais un prix, son héros peut se voir décerner la palme de la malchance… à un point tel que ses mésaventures en deviendraient presque risibles ! Daniel Pecqueur force tellement le trait, sans aucun second degré ni finesse, qu’on ne s’attache jamais à cet Alan Smith totalement désincarné, dont même les fans les plus acharnés de la saga n’attendaient pas grand chose puisqu’il n’était qu’à peine évoqué dans le tout premier tome et que son histoire ne croisait jamais celle de XIII. Le scénariste essaie bien de relier son récit au complot des XIII, à des héros secondaires faisant ici de la figuration gratuite ou à des sous-intrigues, mais tout cela est forcé. Pire, l’intrigue accumule tous les poncifs du film de guerre, enchaînant des scènes et des rebondissements parfois sans queue ni tête, jusqu’à une conclusion qui finit de rendre le destin de son héros totalement pathétique, et les dialogues se montrent d’une extrême platitude. On aurait pu penser que la participation de Philippe Buchet, auteur de l’excellent Sillage et d’un très bon premier tome de la série-concept Jour J, rehausserait l’album mais même lui ne semble pas y croire. Son dessin, en dessous de ses standards, est parfois moyen au niveau des personnages. Mais cet opus ne méritait pas mieux.
Tout juste cité dans la saga, Alan Smith ne méritait sans doute pas une histoire sur sa vie… les auteurs l’ont hélas confirmé.
Arnaud Gueury
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