
© 2020 Dargaud
Titre : Mémoire rechargée
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : Iouri Jigounov
Coloriste : Bruno Tatti
Éditeur : Dargaud
Parution : Décembre 2020
Prix : 12€
Toujours infiltré au sein de la Fondation Mayflower, Jason MacLane a du testé ses capacités de sniper d’élite en tirant sur le Pape à l’occasion de sa visite au Capitole. Le tir provoque un mouvement de panique qui permet à ses complices et lui de s’enfuir, et une diversion qui précède la seconde phase de l’attaque à travers des drones faisant exploser la mythique coupole du bâtiment et lâchant un gaz mortel sur les survivants. Tous les occupants étant présumés morts, le « designated survivor » s’apprête à prêter serment. Mais un grain de sable perturbe le complet : le sénateur Allerton n’était pas sur place et se voit proclamé président. Une grande chasse aux sorcières se prépare…
« Revenez ici. Vous ne pourrez rien faire là-bas avec votre équipe. Je sens très mal la situation… »
Difficile de passer après les auteurs d’une série aussi mythique, même avec énormément de talent. Si le dessin de Iouri Jigounov n’est jamais remis en cause, son trait épousant à merveille celui de son illustre modèle, l’intrigue se montre bien trop alambiquée pour retenir l’attention. Les premiers tomes de la reprise avait pourtant suivi une voie intéressante, revenant sur le passé de la famille du héros et une société secrète qui parvenait à donner un nouveau souffle à l’aventure. Mais les derniers volumes veulent revenir à l’essence-même de la série, avec un complot contre la présidence qui, bien qu’elle renouvelle le thème avec modernité – l’assassinat de John F. Kennedy est désormais bien loin et le terrorisme a changé de visages – est si confus qu’on s’y perd dès les premières pages. Pour ne rien arranger, les personnages changent très vite de comportement (les plus effacés prennent le pouvoir, les plus durs se révèlent bien gentils), les rebondissements sont poussés jusqu’à l’invraisemblance (Jean Van Hamme revisitait l’Histoire et la géopolitique quand Yves Sente s’engage sans retenue vers la politique-fiction) et le twist final tombe à l’eau puisqu’il est annoncé depuis plusieurs années ! En s’éloignant de l’esprit de la série, le scénariste laisse entrevoir quelques éléments intéressants. Mais est-ce encore bien XIII ?
Un tome où tout semble précipité pour vite prendre une autre voie, qui laisse craindre que quelque chose de vital n’ait été oublié en route.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “XIII #27”