© 2024 Vega-Dupuis
- Titre(s) : Tome 2
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Kazuto Mihara
- Editeur(s) : Dupuis
- Collection : Vega
- Parution : Mars 2024
- Prix : 11,00 €
- EAN : 9782379504532
Seconde moitié du XIVe siècle, Japon. Lors de la première représentation de la pièce Okina au sanctuaire Imakumano de Kyoto, le jeune Oniyasha, fils du célèbre acteur Kan’ami, se ridiculise devant le shogun Ashikaga Yoshimitsu. Fort heureusement, la danse de son père réussit à éblouir le public et à sauver l’honneur de la compagnie Kanze. Ne souhaitant plus revivre un tel échec, Oniyasha s’entraîne énormément tout en continuant à s’interroger sur la façon dont les arts vivants accompagnent la vie humaine. La fois suivante, son interprétation magistrale du rôle de Senzai vaut à la compagnie d’être présentée au shogun. À sa grande surprise, Oniyasha reconnaît en lui l’homme qui s’est adonné au coït dans un sanctuaire. Le shogun s’empresse alors de louer le Sarugaku ainsi que la compagnie Kanze tout en réfutant les accusations du jeune adolescent qu’il humilie. Quelque temps plus tard, il convoque dans sa résidence Oniyasha afin de lui proposer un drôle de pacte.
« Ta danse a peut-être impressionné une poignée d’ignorants, l’autre jour… Mais tu restes un acteur de province sans consistance. »
The World is dancing, seinen japonais en six tomes, raconte l’avènement du théâtre classique japonais Nô à travers le parcours de son créateur, le jeune Oniyasha, plus connu sous le nom de Zeami. Dans ce second volume, Kazuto Mihara aborde la concurrence entre le sarugaku et le dengaku tout en montrant l’expansion du premier qui perd son statut de divertissement populaire pour se muer en un art sublime et respecté. En dix chapitres, le mangaka poursuit également la visée didactique de la série et délivre par l’intermédiaire d’une petite tortue nommée Tortuelle des informations relatives à l’Histoire et la culture japonaises : le déroulement du festival d’été au sanctuaire Imakumano de Kyoto, le respect très strict du rituel de l’acteur incarnant Okina (l’ablution), la vie sexuelle à la période Muromachi, les conflits politiques… Le récit conserve également une portée philosophique et poétique qui bouleverse, comme en atteste l’attitude du père d’Oniyasha, froid mais aimant, poussant son fils à prendre son envol. Apprenant de ses erreurs, Oniyasha découvre la compétition avec l’ambitieux Zôjirô ainsi que la manipulation dans le rapport politique/art. Le trait doux du mangaka fait ressortir avec beaucoup de justesse les émotions des personnages : la sensibilité et la gentillesse d’Oniyasha, représenté les yeux écarquillés et la bouche grand ouverte de surprise, la méchanceté du shogun avec ses traits crispés et son sourire moqueur. Mention spéciale aux planches muettes, très solennelles, du repas entre le père et le fils. À la fin du seinen, en bonus, se trouvent deux chroniques : l’une portant sur la révolution de Kan’ami écrite par l’historien Katsuyuki Shimizu et l’autre sur le voyage vers Zeami rédigée par l’acteur de Nô Kohei Kawaguchi. Ultime précision : ce manga contient quelques scènes de sexe et s’adresse donc à un public averti.
Un second tome toujours aussi passionnant sur l’avènement du théâtre japonais Nô.
Marie Chicaud







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