Titre : Watertown
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Jean-Claude Götting
Éditeur : Casterman
Parution : Janvier 2016
Prix : 18€
Á Watertown où il est un modeste employé d’une compagnie d’assurances, Philip Whiting a pris l’habitude de s’arrêter pour acheter de délicieux muffins – fait par Mr Clarke – qu’il déguste sur le chemin du bureau. Il en profite toujours pour discuter avec la charmante Maggie Laeger qui tient la boutique. Mais ce matin – nous sommes lundi – au moment de lui dire au revoir, la jeune femme lui signifie que demain elle ne sera plus là. Le lendemain, Philip apprend que Mr Clarke est mort et que Maggie a disparu sans laisser aucune trace. Serait-elle impliquée dans cet accident ? Deux ans plus tard. Au hasard d’une balade dans les rues de Stockbridge, Philip rentre dans un magasin d’antiquités tenu par … Maggie. Cette dernière fait non seulement semblant de ne pas le reconnaitre mais a aussi changé de nom. Elle se fait désormais appeler Marie Hotkins. Dés lors, la vie paisible de Mr Whiting se voit totalement chamboulée par l’enquête qu’il entreprend afin de faire la lumière sur ce mystère.
Watertown est un roman noir qui vous happe dés la première illustration, la première phrase : « Demain, je ne serai plus là ! » En effet, le questionnement est immédiat. Jean-Claude Götting (Noir) prend le parti de se concentrer essentiellement sur l’aspect dramatique de son histoire. Et cela fonctionne parfaitement car une fois le livre ouvert, il est impossible de le lâcher avant la fin. L’auteur utilise l’enquête comme un moyen à travers lequel Philip essaye de rendre sa vie moins banale et se mue en détective pour prouver qu’il n’est pas un minable. Il est en quête de reconnaissance. Une façon de dévoiler toute la psychologie du personnage principal. Ce récit, décliné en plusieurs chapitres correspondant aux avancées des recherches menées, comporte très peu de bulles. Cependant, vous avancerez sur les traces de Maggie/Marie grâce à des hors textes qui installent une ambiance digne des meilleurs romans/films de genre. Notez que la fin surprend ! Si l’écrit est élégant, il en est de même pour graphisme qui s’en fait le parfait écho. La technique du dessinateur à base de traits noirs aux pinceaux – assez épais – contrastés à la gouache – grise et blanche – sert parfaitement cette intrigue qui prends corps dans les États-Unis des années soixante. Et les couches de couleurs Pantone – un bleu et un jaune – posées numériquement rajoutent un côté vintage/suranné tout à fait à propos.
Un magnifique roman graphique, noir à souhait !
Stéphane Girardot
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