Titre : La Grande traversée
Scénariste : Emilio Ruiz
Dessinatrice – Coloriste : Ana Mirallès
Éditeur : Dargaud
Parution : Février 2020
Prix : 9,99€
Waluk est un jeune ours qui a toujours pu compter sur sa mère pour le nourrir. Lorsqu’elle l’abandonne, il se retrouve seul sans savoir comment survivre dans cet enfer blanc. Son estomac crie famine et ce ne sont pas les quelques phoques qui n’ont pas fui les conséquences du réchauffement climatique qui vont remplir son ventre car personne ne lui a appris à chasser. Un jour, il rencontre Esquimo, un vieil ours solitaire et expérimenté. Leur solitude les rapproche. Tandis que Waluk utilise son odorat pour trouver de la nourriture, Esquimo lui apprend à chasser pour devenir un jour peut-être aussi fort que le grand ours légendaire Nanuq. Il lui apprend aussi à survivre et à se méfier des humains, ces drôles de bêtes étranges et dangereuses, difficiles à décrire.
Parue pour la première fois chez Delcourt en 2011 puis chez L’école des loisirs en 2015 en format à l’italienne, Waluk bénéficie aujourd’hui d’une réédition aux éditions Dargaud. La Grande traversée devient par la même occasion le premier tome d’une nouvelle série dont le deuxième tome inédit, La Route du grand chien, sortira prochainement. Emilio Ruiz nous entraîne à la fois dans une quête initiatique et dans une fable écologique et environnementale. On suit ainsi le parcours d’un jeune ours insouciant et plein de vie, qui n’a jamais vécu sans mère, et celui d’un vieil ours gentil et averti qui n’a plus la fougue de sa jeunesse. De leurs faiblesses naît une belle amitié qui leur permet de s’entraider pour se nourrir et surtout de faire face à l’activité humaine qui engendre un dérèglement environnemental sans précédent. Pour illustrer cette belle histoire et ce révoltant constat, Ana Mirallès, qui à l’époque travaillait sur la série Djinn avec Jean Dufaux, délaisse son trait habituel plus adulte pour le rajeunir et l’adoucir. Elle rend ainsi nos amis les ours et autres plus touchants mais aussi victimes injustes du réchauffement climatique. Une sensibilité nécessaire pour toucher à la fois les enfants et les adultes de manière différente.
Waluk est un conte poétique et initiatique et une fable engageante, nous alertant subtilement sur les conséquences de la hausse des températures face à l’Homme peu concerné.
Geoffray Girard
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