Titre : Waldo
Scénariste – Dessinatrice – Coloriste : Lorraine Les Bains
Éditeur : Lapin
Parution : Juin 2019
Prix : 19€
Waldo Maelfait est une vedette de la chanson française. Ou plutôt, Waldo était une vedette, car il est assassiné chez lui juste avant de recevoir le micro d’or pour sa carrière. Tel un voyeur posté de l’autre côté de la rue avec un micro-canon, le lecteur découvre Waldo par l’extérieur en ne voyant que les maisons et ce qu’il s’y dit. De fil en aiguille et de maison en maison, le lecteur découvre les réactions et la vie de nombreux protagonistes sans jamais les voir. L’intrigue se dévoile petit à petit ainsi que les relations entre des personnages n’ayant de prime abord aucun lien entre eux, pour découvrir au final l’identité du tueur.
« Allô maman ? Bah oui, bien sûr que c’est moi qui l’ai tué! Ooooh, allez, n’en fais pas tout un fromage. Il ne chantait pas si bien que ça, en plus! »
Lorraine Les Bains, alias Maaarthe, nous propose ici une oeuvre fort originale. Réutilisant judicieusement une partie des maisons dessinées lors de ses carnets de voyages, elle construit un polar bien ficelé. Le concept de maisons associées à un ou plusieurs personnages (dans ce cas les couleurs des phylactères permettent de s’y retrouver) est fort pertinent. L’autrice va même jusqu’à déformer les maisons selon l’humeur de la personne qui parle pour ainsi mieux faire transparaître les émotions. Sur plus d’une centaine de pages réparties en multiples petits chapitres, le lecteur navigue ainsi de petits drames en mélodrames, d’humour absurde en humour noir, et se laisse emporter par l’histoire dans laquelle l’humour acide et décapant de Lorraine fait mouche. Une fois l’effet de surprise du concept passée, force est de constater que l’histoire tient la route. Un peu folle et complètement amorale, elle se laisse découvrir par petites touches au gré des saynètes successives. Le dessin tout en traits jetés, sans un seul trait tracé à la règle, peut également dérouter de prime abord. Il serait néanmoins dommage de passer à côté de la lecture de cet ouvrage original car au final l’esthétisme des dessins sied parfaitement à l’histoire.
Une bande dessinée au concept original et très bien exploité. Une première oeuvre étonnante à découvrir et à faire découvrir, en particulier si vous aimez l’humour (un peu) noir.
Christophe Van Houtte
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Une réponse to “Waldo”
24 novembre 2019
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