© Glénat, 2015
Titre : Vin, gloire & bonté
Scénariste : Isabelle Bunisset
Dessinateur – Coloriste : Giuseppe Liotti
Coloriste : Paolo Francescutto
Éditeur : Glénat
Parution : Juin 2015
Prix : 19,50€
En pleine débandade dans sa vie privée, bourrée d’antidépresseurs pour faire face à son divorce et deux adolescents de la pire espèce, Annabelle reçoit une mission de son directeur de père. La journaliste parisienne se voit envoyée trois mois à Bordeaux pour écrire un reportage sur le vignoble. Sans enthousiasme, et sans aucune connaissance du vin et de ses coutumes, la jeune femme débarque dans un pays lointain et inconnu. Immédiatement confrontée à la faune locale, sa rencontre avec la bourgeoisie bordelaise est rude. Au fil des visites de domaines et des discussions avec les propriétaires, les négociants ou les critiques, Annabelle commence à comprendre comment apprivoiser ces curieux autochtones… non sans avoir sacrifié ses Louboutin dans la boue…
Chroniqueuse viticole et auteur d’ouvrages sur le sujet, Isabelle Bunisset était bien placée pour offrir cette petite critique des mœurs du milieu bordelais. Avec beaucoup d’humour et un sens de l’observation affûté, elle brosse un portrait au vitriol de tous ces personnages gravitant autour de la vigne, n’épargnant aucun comportement. Probablement sujette aux mêmes remarques que son héroïne, la scénariste use d’une narration faisant la part belle aux réflexions intérieures d’Annabelle pour montrer son vrai ressenti face à l’hypocrisie et aux répliques vachardes de ses interlocuteurs, sans non plus ménager le parisianisme qu’elle affiche. Giuseppe Liotti, habitué aux récits musclés, affine son trait pour mettre en scène cette histoire contemporaine. Vivant dans la capitale girondine, le dessinateur italien connait les lieux et excelle à les retranscrire avec une superbe palette de gris. Aux côtés des séries plus didactiques ou respectueuses de ce milieu exigeant, Vin, gloire & bonté est une rafraîchissante et amusante plongée dans ses travers.
Un portrait juste mais acide et hilarant d’une bourgeoisie bordelaise dépassée par son temps.
Arnaud Gueury
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