- Titre(s) : Vierges – La Folle histoire de la virginité
- Scénariste(s) : Élise Thiébaut
- Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Elléa Bird
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Janvier 2024
- Prix : 15,95 €
- EAN : 9782808211314
Vierge, virginité, vulve, hymen, viol… que se cache-t-il exactement derrière tous ces termes ? Quels sont les tabous qui s’y rattachent ? C’est ce que la scénariste Élise Thiébaut et l’illustratrice Elléa Bird divulguent dans leur album Vierges – La Folle histoire de la virginité après une enquête très sérieuse qui en apprend beaucoup, voire énormément, aux hommes, mais aussi aux porteuses d’hymen elles-mêmes. À commencer par le fait que les déesses vierges n’étaient pas forcément chastes, que ce mot désignait plutôt des femmes célibataires ou sans enfant, parfois même veuves ou ménopausées, ou encore qu’il existe au moins une dizaine de formes d’hymen ! Dès les premières pages, les autrices nous cueillent. Cependant, attendez de lire la suite car cela en vaut largement la peine !
Si cet album se base sur des documentations historique et sociétale précises, certaines sources se situent au cœur de l’expérience personnelle d’Élise Thiébaut. Il est donc tout à fait naturel de retrouver la scénariste, croquée par Elléa Bird (Se jeter à l’eau), à 14 ans dans les années 70 pour lancer le sujet et tout au long de l’album au fil de ses questionnements – son personnage est le fil rouge de ce roman graphique dynamique – mais aussi parce que la virginité est un sujet propre à l’adolescence. Le parti pris de traiter le sujet sur un ton résolument humoristique est tout à fait judicieux, cela permet de le dédramatiser sans toutefois prendre les choses à la légère. Il faut avouer que la comparaison entre la forme des statuettes de la Vierge Marie et celle d’une vulve interpelle autant qu’elle fait rire ! De fait, l’autrice plonge ses lecteurs dans “une fiction très documentée ou un documentaire fictionnel ancré dans une narration intime personnelle” comme elle a l’habitude de le faire. Franchement, cela fonctionne parfaitement tout au long des sept chapitres très instructifs et aux textes sans ambages qui s’enchaînent avec une fluidité absolument jouissive. Il faut dire que le casting des invitées est de qualité : Marie, Shéhérazade, Artémis, Cybèle, Jeanne d’Arc, Noyale de Pontivy… Cette réussite est également due en partie à la symbiose entre Élise Thiébaut et Elléa Bird qui, malgré l’écart générationnel, est très forte. L’approche graphique de l’illustratrice est complètement au diapason des propos et l’application d’une palette chromatique originale et « peps » ajoute un réel plus au trait énergique.
Résolument, Vierges est une bande dessinée réussie et d’utilité publique !
Stéphane Girardot
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