
© 2016 Le Lombard
Titre : Vértigo
Scénariste : Nathalie Sergeef
Dessinateur : Ennio Bufi
Coloristes : Manuel A. Puppo & Arancia Studio
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague One-Shot
Parution : Septembre 2016
Prix : 14,99€
Au Guatemala de nos jours. Un « marero » (membre d’un gang d’Amérique latine) est arrêté alors qu’un autre git sur le sol et baigne dans son sang. Quatre jours plus tard, à Caracas. L’avocat Samuel Santos aide la police à arrêter le colonel Eugenio lors d’un « échange » qu’il réalise au nom d’Octavio Guzman, son client. Tous deux étaient impliqués dans un dossier d’extorsion et de détournements de fonds publics, entre autres, concernant la société Ferrofuturo. Cependant, les agissements de l’homme de loi dans cette affaire ne sont pas du goût du collège d’associés du cabinet d’avocats qui l’embauche. Ayant perdu son poste, l’« abocado » retourne voir son ami Ezequiel qui l’a accueilli au Venezuela lors de sa fuite. Alors que Samuel s’engage auprès de lui pour aider au relogement des « sans domicile » qui seront expulsés sous peu, il reçoit un coup de téléphone de Guatemala City. Orlando Ombra de l’association « Su Vida » lui annonce une nouvelle qui fait resurgir son plus sombre passé dans la « Mara » MS 13 au Salvador. Une époque où il a beaucoup perdu. Mais celui que l’on appelait Maestro en ces temps troubles voit là une chance de récupérer ce que Deus lui a volé de plus cher au monde quatorze ans auparavant.
Après nous avoir menés du côté de l’Irak avec Bagdad Inc., la collection Troisième Vague du Lombard nous fait voyager en Amérique latine. Du Venezuela au Guatemala en passant par « El Salvador », la scénariste Nathalie Sergeef (Hyver 1709) nous immerge dans le monde impitoyable des « Maras » (gangs) pour raconter l’histoire d’un ancien « marero » – devenu avocat par la grâce de Dieu – qui se voit offrir une chance de retrouver la chair de sa chair enlevée par un rival de sa propre clique. Et l’album commence fort avec une image très violente pour nous mettre dans le bain… de sang. Par la suite, l’auteure prend le temps de bien développer ses personnages, use avec habileté de flash-back afin de dévoiler le passé de Samuel et pose quelques belles scènes d’action. De plus, la manière dont l’ancien avocat essaye d’établir le contact – en deuxième recours – avec son client Seis est assez originale. Le rythme de narration imprimé dans cet excellent thriller met sous tension et vous emporte sans mal d’un bout à l’autre du récit. La mise en images d’Ennio Bufi (Clandestino) en est des plus convaincantes. Le style réaliste du dessinateur transalpin sert parfaitement le récit en mettant en place de superbes ambiances et son sens du cadrage offre un beau dynamisme aux bagarres. Certaines illustrations donnent effectivement le « Vértigo » !
Un thriller contemporain aux couleurs « latinas » de très, très bonne facture que nous vous conseillons vivement !
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Vértigo”
15 juin 2017
Carthago #6 - La Ribambulle[…] mystères quant au destin des héros ou à leurs découvertes. En rejoignant la saga, Ennio Bufi (Vértigo) se place sans difficulté apparente dans la ligne graphique tracée par ses prédécesseurs. Son […]