
© Rue de Sèvres, Paris, 2020
Titre : Entrailles
Scénariste – Dessinateur : Laurent Astier
Coloriste : Stefan Astier
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Octobre 2020
Prix : 15€
Après avoir ajouté une deuxième victime à sa liste sanglante, Emily a repris la route pour continuer l’accomplissement de sa vengeance. Mais cette fois elle n’est pas seule. La petite Claire, rencontrée à l’orphelinat de Galveston, l’accompagne. En Alabama, elles vont même aider Susan, une veuve ayant fait les frais du racisme sans limite du Ku Klux Klan. Elles sont ainsi trois femmes à arriver à Oil Town, Ohio, où Emily se fait passer pour une institutrice, tout en cherchant le moyen d’abattre sa nouvelle cible. Au milieu des puits de pétrole, la colère gronde déjà et la tension est palpable. La « Venin » sera l’allumette qui mettra le feu à la région…
« S’ils le voulaient, ils pourraient lever une immense armée et renverser tous les grands de ce monde qui les exploitent…
– Tu devrais écrire des chansons. »
A un rythme impressionnant, Laurent Astier déroule son intrigue et son schéma bien établi désormais d’un album/une cible/une région. Sa brillante idée de départ et son anti-héroïne charismatique lui permettent de varier les ambiances et d’aborder divers thèmes et facettes de l’Ouest américain. A la manière d’un Red Dead Redemption II, jeu vidéo qui offrait la possibilité de visiter bon nombre de décors très divers et marqués visuellement – beaucoup de clins d’œil lui sont d’ailleurs faits (à moins que ce ne soit un heureux hasard ou une convergence d’idées) – La Venin fait voyager, parfois pour profiter d’un fait historique comme le raz-de-marée de Galveston dans le tome 2, parfois pour simplement offrir un cadre nouveau à l’histoire. Ainsi on ne s’ennuie pas dans les pas sanglants d’Emily, d’autant que l’auteur approfondit régulièrement son passé, avec une révélation majeure en fin d’album qui va être déstabilisante et change bien des perspectives à l’aventure !
Terriblement bien menée, construite contre un thriller/western, cette série a décidément tout pour plaire.
Arnaud Gueury
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