Titre : Déluge de feu
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Laurent Astier
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Janvier 2019
Prix : 15€
Emily a surmonté sa jeunesse dans une maison close avec sa mère grâce aux livres. Maintenant adulte, elle se rend dans une petite ville du Colorado pour y rencontrer son mari, mais celui-ci est mort depuis plusieurs jours. Seule dans la région, sans argent en poche, une seule opportunité s’offre à elle pour trouver un gite : faire comme sa mère. Sa beauté et son éducation promettent d’en faire un succès. Mais, sous ses airs de jeune fille perdue, Emily a un projet qui passe par toute cette mise en scène. Le passage à Silver Creek du candidat au sénat Mc Grady, sous les fenêtres du saloon où elle a trouvé refuge, est sa seule raison d’être venue dans ce coin paumé…
« Tu vois, maman, le beau monsieur avait raison. Me voilà à ta place. Mais je suis prête… Quant au beau monsieur, il n’a pas encore tout vu. J’ai de quoi lui faire ravaler ses sarcasmes! »
En un seul tome de 56 pages, Laurent Astier réinterprète et détourne une telle quantité de westerns cultes qu’on est surpris que ces hommages s’arrangent avec tant de facilité dans une aventure dense et énergique. Il était une fois dans l’Ouest et La Prisonnière du désert sont les principales références pour des moments forts, mais les autres clins d’œil sont nombreux, notamment aux grandes bandes dessinées du genre telles que Blueberry, Lucky Luke ou même Yakari. Pour autant, l’auteur ne se contente pas de recycler des scènes connues ou des personnages, il élabore un récit puissant où se mêlent la vengeance et l’honneur, faisant même intervenir de réelles figures de l’Ouest autour d’une héroïne pleine de panache, d’intelligence et de caractère. Son dessin précis et sa colorisation soignée font de ce premier tome une petite pépite qui donne envie d’en découvrir davantage et de plonger avec Emily dans les dessous pas très reluisants de cette époque à la fois riche et crasseuse.
Un western crépusculaire malin et pétaradant, entre hommage et détournement du mythe.
Arnaud Gueury
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Une réponse à “Venin (La) #1”