Titre : Veil
Scénariste : Greg Rucka
Dessinateur – Coloriste : Toni Fejzula
Coloriste : Aljoša Tomić
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Juin 2016
Prix : 15,95€
Une jeune femme émerge seule et nue du métro d’une grande ville, articulant à grand peine quelques mots. Sa grande beauté attire instantanément les regards et les convoitises des malfrats du quartier mais un homme décide de l’aider. Alors qu’il semble être le seul à la regarder avec humanité, Dante constate très vite que « Veil » n’est pas ordinaire. Son pouvoir sur les hommes est grand et elle semble pouvoir les contrôler. Séparé d’elle, il va devoir affronter des forces supérieures, des sorts surnaturels et une créature qui, bien que pure au fond d’elle, peut devenir une arme redoutable entre les mains de personnes mal intentionnées…
Étonnamment, cet album de près de 120 pages est assez vite lu, tant l’intrigue de Greg Rucka est mince et relativement avare en surprises et en rebondissements. Les personnages, rapidement ébauchés, ne sortent pas de leurs fonctions et ne possèdent aucune profondeur. Les rôles, bien établis dès le départ, sont joués d’avance. Et pourtant… pourtant cette mini-série est captivante. Les auteurs auraient-ils eux aussi lancés un sort aux lecteurs ? Plus que le scénario, c’est bien le graphisme de Toni Fejzula qui surprend et hypnotise. Son cadrage ultra-rythmé, prêt à déformer les personnages pour accentuer leur expressivité et leur énergie, est réellement étonnant. Prises individuellement, certaines cases pourraient paraître grotesques ou exagérées, mais l’ensemble fonctionne. Surtout, la couleur, réalisée avec son compatriote serbe Aljoša Tomić, vive et assumée dans ses contrastes saisissants, crée une ambiance rare. Nul doute que certains n’adhéreront pas à ce style mais l’expérience mérite le détour.
Un album déstabilisant mais envoûtant.
Arnaud Gueury
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