Titre : L’or des glaces
Scénariste : Luc Révillon
Scénariste – Coloriste : Chantal Chaillet
Dessinateur – Coloriste : Dominique Rousseau
Éditeur : Le Lombard
Parution : Septembre 2019
Prix : 12,45€
Vasco, escorté par Diotalevi qui est débiteur de Tolomeo Tolomeï, se rend à Moscou afin de négocier pour sa compagnie le privilège du commerce par l’ancienne route du sud avec le Prince Dimitri. Avant cela, il se rend dans un monastère pour retrouver son ami le Baron Hans Peter Van Loo qui est essentiel dans le processus étant donné ses bonnes relations avec le métropolite Alexis. Ce dernier, en tant que conseiller, a une influence certaine sur le souverain même s’il détient le pourvoir. Cependant, des différents entre Dimitri et un de ses vassaux, Michel de Tver’, viennent compliquer la négociation. Alors que les discussions commencent, un panier contenant la tête du chef de la garde princière, chargé de ramener le fils de deTver’ en otage, est livré au Kremiln. Les plans du siennois vont être infléchis par cette situation explosive et heureusement pour lui, Vasco n’est plus le naïf blanc-bec de jadis. Il va devoir user de toute sa diplomatie ainsi que de toute son intelligence pour mener à bien ses affaires. Car l’or apporté par Vasco afin que le Prince s’acquitte de la dan’ auprès du Grand Khan à Saraj’, pour asseoir la maitrise du territoire et assurer le commerce, est au centre des convoitises.
L’or des glaces est l’ultime aventure de Vasco qu’ont pris grand soin de concocté pour nous Chantal Chaillet et Luc Révillon. Une ultime fiction où le héros siennois est acteur de l’Histoire avec un grand « H » durant cette époque peu exploitée du Bas Moyen-Âge. Et plus précisément pour ce qui est de cet album, dans la Russie médiévale. Le duo met en place une bonne intrigue qui conforte le fait que les valeurs ancestrales d’honneur et de naissance laissent la place aux devises qui influencent désormais largement le politique. Comme toujours, la rigueur historique, marque de fabrique de la série, est de vigueur. Cette saga, présente durant 40 ans dans le catalogue du Lombard, a vu évoluer Vasco mais lui a aussi permis de visiter beaucoup de contrées et de rencontrer de nombreux personnages. Et en toute logique, des visages connus recroisent sa route durant le récit : le Baron Hans Peter Van Loo, Timour, le fils de Koukatchin, et lors d’une émouvante conclusion, c’est La Princesse Sophie Cantacuzène, son amour impossible, qui lui rend visite alors qu’il écrit ses mémoires sur la fin de sa vie. Dominique Rousseau illustre avec passion cet épisode via son trait réaliste qui sert parfaitement les écrits. Le travail sur les décors est détaillé et précis. L’ensemble de sa belle prestation graphique est très bien mis en valeur par la colorisation chatoyante de Chantal Chaillet. Parallèlement à ce trentième tome, les éditions du Lombard proposent une superbe réédition de Ténèbres sur Venise, en version noir et blanc, largement documentée et commentée par Luc Révillon : Ombres et lumières sur Venise.
Ciao Vasco Baglioni ! Per sempre nei nostri cuori.
Stéphane Girardot
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