Titres : Métro Châtelet – Direction Cassiopée & Brooklyn Station – Terminus Cosmos
Scénariste : Pierre Christin
Dessinateur : Jean-Claude Mézières
Coloriste : Evelyne Tran-Lê
Éditeur : Hachette
Parution : Novembre 2017
Prix : 11,99€
Une mission de première importance a séparé Valérian et Laureline. Non seulement les deux équipiers se voient enquêter aux deux bouts de la galaxie, mais même le temps les éloigne. Car des phénomènes inexpliqués frappent la France de 1980, ce qui a contraint Galaxity à envoyer Valérian auprès d’un de leurs relais, Monsieur Albert, un sympathique bonhomme érudit et débonnaire. Tandis que sa belle remonte la source du problème près de Cassiopée, l’agent spatiotemporel doit s’acclimater à un lieu totalement incompréhensible pour lui. Seul et déphasé, accablé de maux de tête, il doit pourtant assurer le boulot en éliminant les apparitions soudaines de créatures inconnues sans attirer l’attention des Terriens du XXème siècle…
Ce diptyque est peut-être « le » chef d’oeuvre de la saga, par la grâce de deux auteurs au sommet de leur art créatif. Désormais rodés quant au sujet et au genre, ils élaborent une aventure à la fois atypique et pleine des meilleurs ressorts de la science-fiction. En décrivant une enquête improbable en deux lieux et époques diamétralement opposés, Pierre Christin s’offre un exercice difficile qu’il réussit haut la main. Son utilisation de la France alors contemporaine – de Paris au Marais poitevin – puis du New York de 1980 amène un contraste saisissant avec les paysages extraordinaires que traverse Laureline. Mieux encore, en malmenant une fois encore son héros, il crée un personnage unique dans le paysage de la bande dessinée, volontaire et courageux mais déprimé et affaibli. A deux doigts d’abandonner, c’est le soutien de Laureline qui le sauve, le duo devenant alors indissociable. Il va sans dire que Jean-Claude Mézières est lui aussi à son meilleur. Son trait devient une référence, faisant oublier les essais cartoonesques des premiers albums et atteignant le niveau des spécialistes de la SF. Aussi précis dans sa représentation de la capitale qu’imaginatif pour ses vues de l’espace, à l’image des premières pages éblouissantes de Métro Châtelet – Direction Cassiopée, le dessinateur atteint un équilibre rarement vu.
Une véritable aventure spatiotemporelle qui témoigne du génie de ses créateurs.
Arnaud Gueury
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