Titre : L’Armée cauchemardesque
Scénariste : Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Jovan Ukropina
Coloriste : Hugo Sebastián Facio
Éditeur : Soleil
Parution : Janvier 2021
Prix : 14,95€
Alors que la tension monte un peu partout dans le monde, annonçant une nouvelle guerre mondiale que tous redoutent, Américains et Allemands s’affrontent autour de pouvoirs surnaturels qui les dépassent mais les obsèdent. Toujours chaperonnée par Peter Lorre, la belle Hedy Lamarr est le meilleur atout de l’Ouest, puisque elle parvient, grâce à son génie scientifique et ses expériences, à dompter les entités qui la possèdent elle et la jeune actrice Frances Farmer. Protégée par ailleurs par Dashiell Hammett, ancien détective privé devenu scénariste pour Hollywood, accessoirement communiste convaincu, la petite troupe va enquêter sur ces « Elémentaires » et leurs liens avec le cinéma, pour les maîtriser avant les Nazis…
« Le NKVD s’intéresse à vous pour les mêmes raisons que les services anglais. Vos recherches et vos capacités à invoquer les Elémentaires. Toutes les grandes puissances travaillent là-dessus. Celle qui arrivera à les commander gagnera la prochaine guerre, je pensais que c’était évident pour vous. »
Série particulièrement excitante, V-Girls marie à la perfection le surnaturel et l’Histoire, dans une uchronie qui utilise de manière adroite le cinéma hollywoodien des années 30 et 40. En fin spécialiste du genre, Jean-Pierre Pécau n’hésite pas à utiliser de réels comédiens pour camper ses personnages, profitant de certains de leurs talents ou de leurs caractéristiques pour faire avancer son scénario. Aux côtés de Hedy Lamarr et Peter Lorre, apparaissent ainsi d’autres figures telles que Dashiell Hammett, fondateur du roman noir, la fragile Frances Farmer, ou le grand réalisateur Fritz Lang. Loin de n’être là que pour des prétextes futiles ou pratiques, tous ont un rôle à jouer dans cette grande aventure dont le sujet et les rebondissements lorgnent vers du pulp populaire et spectaculaire. Pour illustrer ce récit très bien conçu, Jovan Ukropina réalise des planches merveilleuses, qui doivent à la fois se montrer réalistes dans leur représentation des héros et de l’Amérique des années 30/40 et user de quelques artifices pour en faire une réalité alternative, notamment dans les véhicules rétro-futuristes. Dès la couverture, le ton est donné sur la qualité de son travail, constant tout au long des pages.
Une série originale et addictive, qui donne l’envie d’en découvrir toujours davantage.
Arnaud Gueury
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