Titre : Isabel
Scénariste : Régis Loisel
Dessinateur : Olivier Pont
Coloriste : François Lapierre
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Avril 2019
Prix : 18€
Brésil, 1972. Après avoir perdu sa mère, Max revient sur les lieux où il a passé ses premières années. S’il n’en a gardé aucun souvenir, il espère trouver des pistes sur l’identité de son père auprès de ceux qui ont pu le côtoyer. En attendant, il sympathise avec deux jeunes filles sympathiques et enthousiastes venues s’occuper d’un dispensaire. Chaleureusement accueillie par leur amie, Corinne, il commence tranquillement sa quête mais les photos en sa possession – sa mère et lui bébé avec deux hommes différents – n’évoquent que peu de souvenirs. Tout juste des surnoms et des réputations peu flatteuses…
« C’est toi qui recherches ton père? ‘Paraît que tu as des photos? Montre-moi… Lui, jamais vu! Mais l’autre, si c’est ton père, c’est un salopard… un putain de salopard! »
Si elle maintient sa qualité sur les prochains tomes – et on n’en doute pas vraiment – cette nouvelle série pourrait bien devenir une des références du catalogue de Rue de Sèvres. En attirant un scénariste de la trempe de Régis Loisel, on se doutait que l’éditeur ferait un beau coup mais le résultat est même au-delà des espérances. Car le légendaire dessinateur de La Quête de l’Oiseau du Temps et d’autres merveilles de la bande dessinée a brodé une aventure bouillonnante et sauvage qui fait passer le lecteur par différents stades. Si tout commence gentiment avec l’arrivée d’Alex dans les terres reculées du Brésil des années 70 puis sa rencontre avec un sympathique trio et une jeune muette sensible à son charme, le récit tourne brutalement au thriller sans prévenir. Mais tout est fait avec talent et fluidité, et on se laisse emporté par la sauvagerie de l’histoire, en compagnie de héros dépassés par les événements. Brillant ! Tout comme l’est le dessin d’Olivier Pont (Où le regard ne porte pas…), remarquable d’intensité dans les regards, les attitudes et la retranscription de cette jungle amazonienne sublime et dangereuse. Un premier tome tellement réussi qu’on pardonnera l’évocation du tube Hotel California d’Eagles, sorti seulement… en 1977.
Une aventure déroutante et dépaysante dans laquelle on a hâte de se replonger.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Une réponse à “Un putain de salopard #1”