Titre : Un escalier de sable
Scénariste : Benjamin Legrand
Dessinateur : Djillali Defali
Coloriste : Cyril Vincent
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Août 2018
Prix : 13,99€
Al-Jannah, dans l’est africain. Oasis One, positionné en face de la ville à moitié en ruine, est le camp de base des troupes françaises du Colonel Rivelain, sous l’égide de l’OTAN, qui doivent sécuriser le chantier de reconstruction d’un pont. Une mission d’interposition aux portes du désert libano-syrien dont l’État-Major n’a pas dévoilé toute la raison d’être. Ainsi, le Capitaine Lebot, le Lieutenant Sophie Devarrieux, les soldats Sammy Amara, Kévin 1, Kévin 2 et les autres surveillent les alentours sous un soleil de plomb. Un calme aussi pesant que la chaleur s’est installé. Mais ce dernier n’est que de courte durée. Alors qu’une mélopée arrive aux oreilles d’Abdel, Sammy le voit tomber devant lui inanimé, victime d’un redoutable sniper. Son but semble clair : tuer un soldat par jour, voire deux. Pourquoi ? De plus, il y a les paroles de ce vieil aveugle à propos d’un barrage devant céder qui interrogent le Colonel Rivelain. Est-il à l’origine de l’assèchement de l’oued ? Dans ce cas, pourquoi construire un pont ? Des questions auxquelles les militaires n’auront de réponses qu’après plusieurs semaines d’angoisse et de nombreux morts.
La collection Troisième Vague accueille en son sein l’auteur, romancier, scénariste (pour le cinéma, la télé et la BD) et traducteur (de romans américains ou anglo-saxons), Benjamin Legrand qui propose à cette occasion l’adaptation de son propre roman, Un escalier de sable (Prix Orange du Roman Noir 2012). Une transposition réussie dont le résultat est prenant, oppressant, haletant et qui, bien évidemment, à l’instar du livre, pointe du doigt les secrets d’État. Le récit entremêle deux intrigues, celle du sniper et celle concernant le barrage, où des séquences relationnelles entre les personnages hauts en couleur donnent de l’air au lecteur qui, comme eux, a l’impression de progresser sur une escalier de sable. Une manne pour Djillali Defali (Septième sens) qui met en images ce thriller dans une veine réaliste très efficace. De plus, les cadrages et le découpage sont dynamiques à souhait. Une prestation graphique très bien rehaussée par la mise en couleurs de Cyril Vincent (Les Champions d’Albion) qui dégage des ambiances au diapason.
Un travail de belle facture qui invite à lire le roman éponyme.
Stéphane Girardot
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