Titre : Hôtel Oblivion
Scénariste : Gerard Way
Dessinateur : Gabriel Bá
Coloriste : Nick Filardi
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Septembre 2019
Prix : 17,95€
L’attaque inattendue et sanglante menée par Vanya contre ses frères et sœur a mené à la dissolution de l’Umbrella Academy. Les enfants adoptifs de Sir Reginald Hargreeves, meurtris par la situation et la mort de Pogo, ont pris des directions différentes : Spaceboy, suivi de près par Kraken, se laisse aller tout en aidant son prochain, Rumeur tente de soigner sa sœur, libérée de ses pulsions meurtrières, Séance profite de ses dons pour s’enfoncer toujours un peu plus loin dans les paradis artificiels, et Numéro 5 joue les mercenaires. Tous vont pourtant voir leurs chemins se rapprocher lorsque des criminels vont trouver le moyen de quitter une prison très spéciale mise au point par feu leur génial paternel…
« En ce moment, mon niveau d’agressivité est au plus haut et ma capacité à me contrôler au plus bas. J’ai dû faire un effort titanesque pour ne pas arracher le bras du laitier ce matin. »
Presque dix ans auront été nécessaires pour voir enfin arriver la suite tant attendue des aventures de l’Umbrella Academy ! Une telle attente, accentuée par la mise en chantier d’une série télé – disponible depuis février sur Netflix – aura peut-être eu raison de la patience de certains lecteurs, mais ce retour tonitruant orchestré par Gerard Way et Gabriel Bá se montre à la hauteur. Tout en espérant que la suite arrivera plus rapidement puisque l’album se termine par un énorme coup de théâtre, ce troisième tome possède toutes les qualités qui avaient fait le succès des premiers, les auteurs n’ayant rien perdu de leur talent entre-temps. Toujours aussi créatif, le scénariste n’hésite pas à composer une intrigue se dispersant sur plusieurs lieux et personnages sans jamais perdre le fil ni ce ton propre à la série. Son travail d’écriture, très exigeant, parvient à canaliser toutes ses idées et trouvailles, sur un rythme aussi effréné que sa musique. Pour suivre le tempo, le dessinateur brésilien use d’un trait vif et toujours en mouvement, épousant idéalement le récit. Enfin, si le coloriste Nick Filardi n’est pas aussi expert que son prédécesseur Dave Stewart dans l’utilisation des ombres et des aplats de couleurs, son travail se marie très bien avec le dessin et fait ressortir une ambiance « old school » du meilleur effet.
Un retour longtemps inespéré mais qui vaut le coup !
Arnaud Gueury
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