- Titre(s) : Quelque chose de froid
- Scénariste(s) : Philippe Pelaez
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Hugues Labiano
- Editeur(s) : Glénat
- Parution : Mars 2024
- Prix : 15,50 €
- EAN : 9782344038109
Cleveland, 1936. Ethan Hedgeway pensait pouvoir bien se tirer du coup fait au caïd de la pègre pour lequel il travaillait avec efficacité. Mais ses rêves de tranquillité ont volé en éclats quand il a reçu plusieurs colis contenant des morceaux de sa femme. De retour dans l’Ohio, la police lui réclame des infos sur son ancien patron et son successeur, le gardant à l’œil sans trop se méfier de lui. Logé dans un hôtel miteux avec d’autres laissés-pour-compte, il met son plan en marche alors qu’un tueur en série insaisissable attire toute l’attention des flics du coin…
« J’avais compris. Mais c’est toujours utile de se faire passer pour plus bête qu’on en a l’air; ça donne un certain avantage sur les autres. »
Après avoir tâté divers registres avec la même efficience, Philippe Pelaez s’aventure dans le registre du polar noir le plus classique, un défi pas si simple à relever même lorsqu’on respecte les codes du genre. Beaucoup d’auteurs ont tenté l’exercice en bande dessinée, notamment l’un des maîtres, Ed Brubaker, qui parvient continuellement à bousculer ses intrigues et ses personnages pour renouveler ses effets. Sans atteindre ce niveau, patiemment construit sur la durée, le scénariste réussit ce qu’il désirait faire et emmène ses lecteurs sur un terrain à peu près connu, à une époque qui permet d’user de toutes les meilleures ficelles ayant fait la force des films et romans noirs. Il manque juste du temps, des pages supplémentaires qui auraient permis de développer les protagonistes, qui ont du mal à dépasser le simple rang de figurant. On pourra par contre apprécier de retrouver la troublante Victoria dans le prochain tome. De son côté, Hugues Labiano semble prendre beaucoup de plaisir dans ce registre, avec un travail tout particulier autour de la colorisation, soignée et percutante. Lui aussi aurait mérité encore plus de place pour ses belles compositions et des ambiances très réussies.
Un polar noir pur jus qui ravira les amateurs.
Arnaud Gueury
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