Titre : Le Mystère Chtokavien
Scénariste – Coloriste : Richard Marazano
Dessinateur : Guilhem
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2016
Prix : 13,99€
Manhattan East, 21ème Rue, été 1942. Kathleen Cooley et son fils Travis s’installent dans un modeste hôtel en attendant de trouver du travail mais surtout avant de trouver mieux. Au treizième étage où ils habitent se trouve un vieil acariâtre que les jeunes du quartier craignent. C’est d’ailleurs une des premières choses que Ralph, le Rat, Two Nickels et Danny Rose disent à Travis lors de leur premier contact. Le plus embêtant est qu’ils ont une mystérieuse lettre à lui remettre sans faute. Afin d’intégrer le groupe, il accepte de relever le défi. Le jeune garçon, curieux et passionné par les sciences, se voit alors plongé malgré lui au cœur d’une conspiration et ce, dans un contexte très complexe. En effet, dans le Pacifique, les Boys s’enlisent à Guadalcanal, des lueurs étranges sont aperçues dans l’East River, de nombreuses disparitions d’« homeless » sont signalées et le F.B.I. concentre tous ses efforts sur la recherche des archives secrètes de feu Thomas Edison dont le proche collaborateur Nikola Tesla a disparu. Tous ces événements seraient-ils liés ?
Sans hésitation, Le Mystère Chtokavien est l’album de la rentrée. Non seulement l’objet livre est superbe mais le contenu est une d’une qualité graphique et scénaristique de haut vol. Avec Les Trois fantômes de Tesla, Richard Marazano (Le Complexe du chimpanzé) propose un excellent récit de science-fiction digne des romans de genre écrits par les plus grands tels Jules Verne et H.G. Wells entre autres. D’ailleurs le livre de chevet de Travis n’est autre que La Machine à remonter le temps. Le scénariste utilise habillement l’opposition réelle entre les deux scientifiques que sont Thomas Edison et Nikola Tesla dans le contexte si particulier de la Seconde Guerre Mondiale et place leurs inventions au cœur d’une conspiration où Travis, un enfant ayant perdu son père dans les affrontements du Pacifique, joue malgré lui un rôle important. De la couverture au quatrième de couverture – car même le deuxième de couverture contient son lot de surprise – vous serez scotchés par une histoire richement documentée mais aussi par le dessin extraordinaire de Guilhem (Zarla). En effet, le dessinateur envoie du très très lourd ! Dans un style réaliste parfait, il réalise brillamment son passage de la bande dessinée plutôt jeunesse à une approche plus adulte. Les cadrages, les mises en scènes et l’expressivité des personnages sont juste irréprochables. Une prestation on ne peut mieux mise en couleurs par Richard Marazano lui-même. L’auteur utilise une palette chromatique à la fois vintage et moderne – la plus en phase avec ses intentions scénaristiques – qui magnifie le trait de son compère.
Un grand moment d’aventure et de science fiction. Maintenant, il faut attendre 2017 et 2018 pour lire la suite et la fin de ce qui se révèle déjà comme étant une énorme trilogie.
Stéphane Girardot
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2 Responses à “Trois fantômes de Tesla (Les) #1”