
© 2019 Casterman
Titre : Acte 1
Scénariste : Matz
Scénariste – Dessinateur : Jean-Marc Rochette
Coloriste : José Villarrubia
Éditeur : Casterman
Parution : Mai 2019
Prix : 18€
Que ce soit au sud de l’Afrique subsaharienne où il tue des braconniers qui viennent d’abattre trois éléphants dont un éléphanteau ou bien lorsqu’il incendie un mois plus tard, par le haut et par le bas, le siège de la World Global Petroleum & Gas Corporation reconnue coupable de plusieurs gigantesques marées noires, le groupe des Wrathers ne lésine sur aucun moyen pour défendre la Terre, exsangue et surpeuplée. Les éco-terroristes n’ont pas peur d’avoir du sang sur les mains même s’il est trop tard pour la Planète Bleue. Cependant, les Apocalypsters sont encore plus radicaux et préparent une extinction de masse pour purifier la planète de ses parasites, les hommes. Quoi qu’il en soit, partout les gens se préparent à affronter la fin du monde en faisant exploser le marché de la survie, en construisant des bunkers… On les nomme les Preppers. Et parmi eux, il en est un des plus particuliers. Un milliardaire visionnaire chinois, Monsieur Zheng He, qui a adapté une de ses inventions, le moteur autonome, pour pouvoir l’intégrer à un train. Obsédé par le survivalisme, il a ainsi créé une sorte d’Arche de Noé 2.0 : le Transperceneige. Et il est prêt alors que l’hiver nucléaire est déclenché !
Transperceneige – Extinctions revient sur le pourquoi de l’apocalypse et de la création du train en mouvement perpétuel que nous avait fait découvrir, dans les années 80, la trilogie scénarisée par Jacques Lob puis Benjamin Legrand et dessinée par Jean-Marc Rochette). Sans oublier le one-shot de conclusion, Transperceneige Terminus, initié par Olivier Bocquet et Monsieur Rochette. Aujourd’hui, on peut dire sans se tromper qu’il y a quelque chose de prophétique dans ce que les auteurs ont proposé tant nous sommes proches de la fin de la Terre. Les causes en sont visibles et palpables. Et c’est exactement ce qu’exposent Matz (Tango) et Jean-Marc Rochette (Ailefroide) dans ce préquel de la série culte d’anticipation post-apocalyptique. Les raisons qui ont mené un milliardaire très inventif et philanthrope (façon Elon Musk) à vouloir sauver ce qui pouvait l’être de l’Humanité en créant une Arche de Noé 2.0. Celles qui ont conduit les Wrathers et Apocalypsters, des éco-terroristes, à être radicaux et des plus extrêmes envers cet Homme qui ne fait rien pour changer ses comportements vis-à-vis de la Planète Bleue au point d’en planifier son extermination. Cela fait vraiment froid dans le dos mais, malgré tout, la lecture est captivante grâce à la mise en scène et aux textes de Matz. Le scénariste amène bien les choses, pose des personnages intéressants et surprend. Jean-Marc Rochette, quant à lui, en réalise une interprétation graphique extraordinaire et très charbonnée qui est en osmose totale avec l’ambiance angoissante dégagée par le récit. Un ressenti bien appuyé par la mise en couleurs au ton assez sombre de José Villarrubia. Dans le même esprit, celle de la ouverture a été réalisée par Isabelle Merlet. Pour finir, sachez que la série originelle a été adaptée et qu’elle sera diffusée sous peu sur Netflix !
Un excellent début de trilogie – effrayant à souhait – mais surtout, à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre.
Stéphane Girardot
[slideshow_deploy id=’89666′]
Réagissez !
2 Responses à “Transperceneige – Extinctions #1”