© 2015 Editions Soleil

Titre : Le Transsibérien
Scénaristes : Fabrice David & Grégory Lassablière
Dessinateur : Isaac del Rivero
Encreur : Juan Albarran
Coloriste : Bertrand Denoulet
Couverture : Ronan Toulhoat
Éditeur : Soleil
Parution : Janvier 2015
Prix : 14,95€

1979. Brillant scientifique canadien, David traverse une mauvaise passe dans son couple. Retourné à l’université, sa femme Eva semble lui échapper et s’éloigner de plus en plus de lui. Quelques secrets sont même prêts de faire exploser leur relation. Aussi, lorsqu’ils gagnent un voyage à bord du Transsibérien, David pense le moment opportun pour renouer un dialogue sur la terre natale de son épouse. A bord du train majestueux, ils font la connaissance d’un Américain un peu lourd, qui goûte peu l’ambiance de la guerre froide entre les deux pays rivaux. Très vite, un curieux ballet va se nouer dans les wagons, espions et agents dormants pouvant être partout…

Plutôt que de revenir sur l’historique de la création et de la construction du mythique train soviétique, Fabrice David et Grégory Lassablière préfèrent créer une aventure d’espionnage qui prend vie en son sein. Cette bonne idée n’empêche pas de présenter les caractéristiques du monstre de fer et ses particularités, que les bonus en fin d’album complètent de façon rapide mais intéressante. A chaque lecteur de se plonger ensuite dans tous les documents possibles pour parfaire ses connaissances. Sur ce récit nourri aux meilleurs polars nés au cours de la guerre froide, Isaac del Rivero amène un trait précis et réaliste. Le dessinateur espagnol, qui a autant exercé pour son pays que pour le marché américain, montre une influence partagée, ce qui offre des planches dynamiques mais pas dénuées de détails et de décors, un fait essentiel pour cette série. Bien soutenu par l’encrage sans faute de Juan Albarran, il montre un talent certain pour le registre, si bien qu’on le reverrait avec plaisir sur d’autres titres francophones du même genre.

Avec son rebondissement final réussi et une approche originale, les auteurs réussissent leur coup.

Arnaud Gueury