- Titre(s) : De Caesarodunum à la Révolution
- Scénariste(s) : Guillaume Fischer
- Dessinateur(s) : Paolo Loreto, PC De la Fuente, Gero Grassi, Gilles Le Coz & Fabio D’Auria
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Yann Le Nénan, Mayeul Vigouroux, Cynthia Thiéry & Stéphanie Lezziero
- Coloriste(s) : Manuel A. Puppo, Luigi Zitelli & Chiara Parisi
- Couverture : Antonio Palma
- Editeur(s) : Petit à Petit
- Parution : Septembre 2022
- Prix : 17,90 €
- EAN : 9782380461367
Voici quelques années maintenant que Petit à Petit consacre une collection à l’histoire de France à travers l’histoire de ses villes. C’est au tour de Tours d’y passer, avec un premier volume de neuf chapitres courant de la période gallo-romaine à la veille de la Révolution. Avant d’être la métropole d’aujourd’hui, elle fut tour à tour cité gallo-romaine, capitale, et terre d’accueil d’illustres personnages comme le célèbre saint Martin… ainsi qu’un objet de conquête très prisé entre les puissants et autres pillards. De quoi réaliser 80 pages bien remplies pour retracer ce parcours de plusieurs siècles…
Le concept du Docu-BD est simple : un scénariste, un historien et une équipe de dessinateurs et dessinatrices (ainsi que leurs collègues coloristes) sont mobilisés. Si les deux premiers ne bougent pas tout au long de l’album, les douze autres se relaient pour les séquences dessinées, entrecoupées de précisions historiques sur le chapitre en question. On alterne ainsi entre 5-7 planches de bande dessinée par chapitre, et 2 pages de texte documenté pour compléter. Pas facile, côté BD, pour le scénariste Guillaume Fischer, par ailleurs journaliste, de couvrir 18 siècles en si peu de place. Il a beau instaurer un fil rouge « dynastique », on se perd parfois dans des anecdotes religieuses ou des complots un peu flous et, à cause d’un nombre important de personnages introduits d’un seul coup, l’ensemble est assez complexe à retenir. En outre, le mélange fiction/réalité pour raconter l’histoire semble toujours un peu casse-gueule. À sa décharge, ce n’est pas évident d’amener de la fluidité là où les sources, au départ, sont certainement éparses et imprécises (surtout pour les premiers siècles). La période contemporaine, plus courte, sera peut-être un peu plus simple à traiter, et nous avons hâte de la découvrir dans le volume 2. Graphiquement, à présent, la diversité des styles est grande, de quoi contenter le plus grand nombre, chacun apportant sa touche graphique et son expérience. Tout ne se vaut pas mais dans l’ensemble on ne peut pas dire que ce soit du mauvais ouvrage. Cela offre même une variété plutôt plaisante entre les styles très académiques et les plus personnels. Mais, en définitive, celui qui s’en tire probablement le mieux est l’historien Cédric Delaunay, qui remet en contexte chaque chapitre et apporte la nuance nécessaire à l’aide de documents variés et intéressants (cartes, plans, photos, ou tableaux). Il fait preuve d’une belle pédagogie, facile à lire, et c’est un complément indispensable à la réussite de l’album.
Un Docu-BD où l’Histoire l’emporte un peu sur la BD en elle-même, mais qui remplit sa mission d’œuvre collective et ludique sans avoir à rougir.
Nicolas Raduget
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