Titre : Tomorrow
Scénariste : Peter Milligan
Dessinateur : Jesús Hervás
Coloriste : James Devlin
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Septembre 2021
Prix : 15,95€
Le destin a visiblement attendu qu’Oscar Fuentes soit séparé de sa sœur jumelle Cira, à l’occasion d’une importante audition de violoncelle, pour frapper. Et pas d’un peu. Car un virus dévastateur, l’équivalent d’Ebola porté par la technologie, décime la population mondiale en quelques jours. Toutefois, les plus jeunes ne semblent pas touchés, ce qui n’empêche pas la société de sombrer dans le chaos, des bandes prenant possessions de leurs quartiers. Alors qu’Oscar tente de rejoindre sa sœur, isolée en territoire devenue hostile, l’expert en cybersécurité Trevon Treacy est contacté par un hacker russe à l’origine du chaos…
« Si je ne m’effondre pas sur-le-champ, ce n’est pas parce que j’en ai rien à faire. C’est parce que je sais que si je craque… c’est fini. Je sais comment fonctionne mon cerveau… et comment faire pour qu’il continue à fonctionner. »
Cette histoire de pandémie mondiale, pourtant écrite juste avant la découverte de la Covid-19, résonne de manière particulière vu le déroulement des derniers mois. Peter Milligan a juste anticipé certains événements pour les pousser dans le registre du pire. Le problème est, indépendamment de la parution de nombreux autres titres évoquant la fin de notre société, que tout va trop vite. Condenser autant de choses en si peu de pages ne permet ni de développer les personnages ni d’établir progressivement la chute de l’ordre et la constitution d’un nouveau monde. Là où une saga comme Walking Dead pouvait prendre son temps, Tomorrow ne fait que survoler les événements. Il en ressort des protagonistes tous caricaturaux dès leur introduction, des clichés à foison et rien de satisfaisant dans le tas d’idées que le scénariste peut avoir. Heureusement, le dessin de Jesús Hervás est plus convaincant, même s’il pioche également dans ce qui a déjà pu être vu avant cela. Mais son style, associé à la très belle colorisation de James Devlin, pourra peut-être attirer l’attention des amateurs du genre.
Une histoire de fin du monde qui ne va pas au bout de ses intentions.
Arnaud Gueury
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