© 2020 Daniel Maghen

Titre : Tomahawk
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Patrick Prugne
Éditeur : Daniel Maghen
Parution : Septembre 2020
Prix : 19,50€

1758. Alors que la France et l’Angleterre s’affrontent en Europe, ce conflit a également lieu entre leurs colonies sur le territoire américain. Engagé comme beaucoup d’hommes de force dans la milice française et cantonné à Fort Carillon, Jean Malavoy a plutôt la tête ailleurs. En effet, il a appris de source sûre que le grizzly responsable de la mort de sa mère, des années auparavant, rôde dans le secteur. Sa soif de vengeance aura-t-elle raison de lui au point de déserter ? Arrivera-t-il seulement à approcher de la bête alors que les soldats britanniques et leurs alliés indiens quadrillent le secteur en vue d’attaquer le Fort prochainement ?

« Il est ici! Des Abénaquis l’ont vu! Et je vois ses empreintes chaque printemps dans les dernières neiges… Il n’y a pas deux grizzlys de cette taille à qui il manque une griffe dans toute la vallée! Je le retrouverai! »

Le talent de Patrick Prugne n’est plus à démontrer, ni son attrait pour le Nouveau Monde, territoire pour lequel s’affrontaient la France et l’Angleterre pour sa suprématie. Avec ce nouvel album, il retrouve son sujet fétiche et réussit une fois de plus à nous toucher tant par l’histoire qu’il a écrit que par la beauté de ses planches. Tomahawk est une de ces histoires qui nous fait voyager à travers le temps et nous rappelle également que cette époque était impitoyable vis-à-vis de tous ceux qui étaient imprudents. Ici la vengeance, la foi et la guerre sont les principaux axes développés avec une touche d’amour en début et fin d’album pour adoucir la rudesse d’une histoire qui n’en est pas moins passionnante. Quant au contexte historique, l’auteur pose les bases de son récit autour d’une bataille célèbre où l’armée française repoussa celle des Britanniques pourtant bien supérieure en nombre. La grande diversité des couleurs utilisées par Patrick Prugne offre une multitude d’ambiances, ce qui est dû en partie au fait que la narration évolue selon le temps, les saisons mais aussi au sein même d’une journée.

Une œuvre de plus à mettre à l’actif d’un grand auteur de BD.

Nicolas Vadeau