- Titre(s) : Bienvenue à Bajara
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Mathieu Reynès
- Editeur(s) : Dupuis
- Collection : Vega
- Parution : Septembre 2023
- Prix : 12,50 €
- EAN : 9782379503375
Le quadruple champion du monde de l’Ultimate Warrior Challenge, Noah Willis, annonce son retrait des compétitions officielles afin de protester contre le recours aux techniques d’amélioration biogénétiques dans le sport. Quelques heures plus tard, le groupe écologiste C.H.A.O.S. fait sauter le siège de Sigmacorp, groupe pharmaceutique mondial d’envergure et sponsor officiel de Willis, qui s’apprêtait à présenter le nano-vaccin Ava devant immuniser les gens suite aux nombreuses pandémies. Une guerre civile éclate alors, entraînant une scission du monde avec d’un côté des mégalopoles surveillées et modernes et de l’autre des zones rurales libres et en communion avec la nature. Entre les deux se trouvent des zones marchandes neutres, dont la ville de Bajara où se déroulent des activités populaires et notamment des compétitions de combats organisés en dehors des circuits officiels de l’UWC. Plusieurs années passent… Un jour, une nouvelle candidate débarque : orpheline, elle se prénomme Beck, pense avoir 18 ans et vient d’une île isolée. Elle y serait probablement encore si son mentor, Kal, expert en arts martiaux, n’avait pas disparu. Beck le recherche car, elle en est persuadée, il ne l’aurait pas abandonnée sans raison. Sa rencontre avec le patron de combats indépendants Edward Lee Brown, dit Eddy, va accélérer son enquête : il l’aidera à retrouver Kal, alias « le Vagabond », si elle gagne le prochain combat contre un adversaire envoyé par une personne… détenant des informations sur Kal !
“Nous savons tous les deux de quoi tu es réellement capable. Le moment est venu de montrer qui tu es.”
En quatre chapitres, Mathieu Reynès concocte un premier tome prenant et engagé dans lequel il prend le temps de bien poser les bases de l’intrigue : au programme, crise sanitaire, économique, écologique et politique. Le proverbe indien donne le ton : « La terre n’est pas un don de nos parents, ce sont nos enfants qui nous la prêtent ! ». Et toc, l’auteur glisse une critique de la surveillance de masse dans un monde où dorénavant les gens doivent porter une seed dans le bras. Mais cette puce informant sur l’état de santé en temps réel est-elle un ange gardien, comme l’affirme son créateur Darwin Drake, ou un outil de surveillance qui ne dit pas son nom (et de surcroît un perturbateur endocrinien) ? Ce « manfra » très prometteur aborde donc des thématiques d’actualité (écoterrorisme, corruption à tous les niveaux, scandales pharmaceutiques, droits de l’homme menacés) et met en exergue la dualité valeurs du sport/ intérêts financiers. Le mangaka crée une héroïne d’emblée attachante et courageuse, au passé inconnu, faisant preuve d’une exceptionnelle capacité de discernement et se distinguant par son étrange métabolisme qui n’est pas sans poser question : Beck est-elle humaine ? En effet, elle ne garde aucune trace des coups que ses adversaires lui portent durant les combats. Le trait nerveux et précis de Mathieu Reynès retranscrit l’intensité des combats. Les planches, superbes et soignées, fourmillent de détails. Mention spéciale également à la chouette galerie d’illustrations à la fin du manga.
Un excellent premier tome, made in France, aux qualités scénaristiques et esthétiques certaines !
Marie Chicaud
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