- Titre(s) : Le Temps est assassin
- Scénariste(s) : Frédéric Brrémaud
- Dessinatrice(s) : Nathalie Berr
- Coloriste(s) : Sylvain Marzo, Raphaël Ollé Cervera & Alexandre Vardanian
- Couverture : Ullcer
- Editeur(s) : Philéas
- Parution : Mars 2023
- Prix : 19,90 €
- EAN : 9782491467418
27 ans après l’accident qui a coûté la vie à ses parents et son frère, Clotilde a ressenti le besoin de retourner sur les lieux du drame en compagnie de son mari et de sa fille, moins réceptifs qu’elle à ce pèlerinage. Ce retour aux sources de sa vie de femme, marqué par l’emprise toujours importante de sa famille sur ces terres corses marquées par le sceau du silence, lui rappelle alors les zones d’ombre de l’accident. Le mystérieux message qui lui est adressé, quelques langues prêtes à se délier et une petite enquête personnelle auprès de ceux qu’elle avait alors fréquentés durant cet été tragique vont bouleverser ses vacances…
« C’était un accident, non?
– Bien entendu! Un accident, et tout le monde était content! »
La différence entre un vrai projet d’adaptation, mûri personnellement avec quelques idées originales, et un travail de commande, même accompli avec sérieux et professionnalisme, reste particulièrement visible dans le domaine de la bande dessinée. Cet album pourrait être un cas d’école si on le compare avec Nymphéas noirs, les deux histoires provenant de romans du même auteur, Michel Bussi. Là où la BD de Fred Duval et Didier Cassegrain semblait transcender le livre, en sachant exactement comment mettre en scène l’intrigue et lui donner vie sur un autre support avec de brillantes idées, Le Temps est assassin se montre trop académique, trop fidèle et peu inspiré dans la narration. Frédéric Brrémaud, scénariste pourtant doué et expérimenté, ne prend pas le recul nécessaire pour amener sa propre touche à l’histoire, qui devient confuse et inutilement complexe par la profusion de personnages et de dialogues dont n’émerge en fin de compte qu’un sombre drame familial digne des feuilletons télé de l’été. Le graphisme non plus ne se montre hélas pas non plus à la hauteur. Nathalie Berr, dont le trait n’est pas vraiment mis en valeur par le trio de coloristes, qui ne donne aucune profondeur au dessin ni chaleur à ces décors corses, peine parfois dans les proportions, les paysages et les visages, pas toujours très réguliers.
Une adaptation poussive qui ne marquera malheureusement pas les esprits.
Arnaud Gueury
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