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© 2023 Casterman
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- Titre(s) : La Tempête
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Marino Neri
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Mai 2023
- Prix : 25,00 €
- EAN : 9782203239906
Manuel est informaticien et doit faire une session de formation avec son patron Gil. Malheureusement, le bus qui mène les salariés au lieu de rendez-vous, situé près d’un lac des Alpes italiennes, tombe en panne. Le jeune homme décide alors de finir le chemin à pied malgré la chaleur torride et prend la route en direction de l’hôtel, qui ne semble pas très loin. Cette balade improvisée à travers la campagne est une bonne manière de se ressourcer et de bien commencer son stage. Lors d’une halte dans un village, Manuel est témoin d’une altercation entre Ferdi, un débile mental comme le décrivent les autochtones, et le nouveau propriétaire d’une belle villa sur le lac qui possède une grosse bagnole, un événement qui lui rappelle que la folie présente dans les grandes cités l’est aussi dans les coins les plus reculés. Reprenant son chemin, il tombe sur la fameuse habitation devant laquelle il reconnaît le véhicule aperçu plus tôt. À partir de ce moment-là, les choses prennent une tournure un peu glauque. La tempête qui éclate précipite Manuel dans une situation dont l’issue est dramatique !
Ce roman graphique de Marino Neri (Du charme des parkings à étages) débute tranquillement et s’apparente à une chronique sociale avant de se transformer rapidement et brutalement en un drame social au cœur d’un huis clos. L’auteur nous amène habilement de l’un à l’autre et place les personnages, Marta, Manuel et Demetrio, dans une ambiance rendue très pesante par le rapport de force qui se met en place entre Demetrio et Manuel, en plus de celui existant au sein de la relation Marta/Demetrio, et la tempête. Le jeune homme, subjugué par Marta, vient rompre l’équilibre fragile de sa relation toxique, aidé en cela par la femme en détresse qui lui ouvre la porte sans savoir qui il est. De plus, Marino Neri accentue le malaise du lecteur en le faisant témoin du pourquoi et du comment de la présence de Manuel dans le jardin du couple mais aussi de ce qu’il lui cache, un “élément” dont il se sert providentiellement et dramatiquement à un moment crucial. Le trait brut et les décors simples, allant à l’essentiel, du dessinateur transalpin appuient la dureté des faits, tout comme la mise en couleurs tantôt orangée, tantôt bleutée, traduit tour à tour la lourdeur de la chaleur estivale et la peur qui s’immisce entre les murs de la somptueuse et moderne demeure sur le lac. En lisant la dernière séquence après que tous les masques sont tombés, la première prend tout son sens.
Une lecture à la fois touchante et prenante. À découvrir.
Stéphane Girardot
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