GONBE SHINKAWA, DAI CHIKAMOTO, ©Casterman, 2024

• Titre(s) : Tome 3
• Scénariste(s) : Dai Chikamoto
• Dessinateur(s) : Gonbe Shinkawa
• Editeur(s) : Casterman
• Collection : Sakka
• Parution : Juin 2024
• Prix : 8,45 €
• EAN : 9782203281479

C’est avec beaucoup d’ingéniosité et de courage qu’Aglédios, l’inquisiteur Kürnig, Napka et Mian pénètrent dans la capitale. Sur place, la prudence est de mise pour le groupe des survivants d’Ormélion. Une fois dans la chambre de l’Académie de peintres de Mian qui sert de point ralliement, la distribution des tâches est faite. Le jeune peintre étant le seul à pouvoir prouver son identité, il est chargé de porter le chèque de retrait à la banque pour redistribuer l’argent aux familles des réfugiés et acheter des graines de soja. Kürnig, qui se fait du souci pour les orphelins thérianthropes, doit se rendre auprès de Monseigneur Zaïra pour déterminer ses véritables intentions. Aglédios et Napka, quant à eux, doivent récupérer une loupe à la Faculté de Médecine, nécessaire à la détermination de la présence de miasmes de dysenterie dans l’eau de la ville. Cependant, le Margrave change de plan en cours de route et décide de se rendre au palais de l’Évêque pour prêter-main forte à Kürnig, une décision judicieuse qui aboutit à un violent affrontement à la suite duquel Monseigneur Zaïra abdique et propose un marché. Est-il digne de confiance ou est-ce un autre piège ? Dame Grimelda, Kratiamina et les autres sont-ils en danger ?

Ce troisième et dernier volet des Survivants d’Ormélion parachève comme il se doit le manga d’heroic fantasy de Dai Chikamoto et Gonbe Shinkawa. Les affrontements permettent de prendre toute la mesure des pouvoirs magiques dont la noblesse et le clergé ont hérité, on comprend entre autres choses comment Monseigneur Zaïra a utilisé le sien et pourquoi Dame Grimelda s’appelle la « Danse-Flammes », de fort belle manière en ce qui concerne cette dernière lors d’un combat contre un oiseau géant aux serres acérées et échappé de la forêt. Comme le tauros ou l’abeille-citadelle, ce nouveau monstre n’est pas sans faire penser à ceux de Gloutons & Dragons ! Bien sûr, Dai Chikamoto apporte des réponses aux nombreuses questions soulevées précédemment et imprime naturellement un rythme narratif encore plus élevé pour cette conclusion afin de nous tenir bien en haleine du début à la fin. Plus que jamais, le personnage de Kratiamina/Mina est ambigu, aussi attachante qu’effrayante. Le scénariste reste fidèle aux valeurs constituant le fond de commerce de la série (compassion, résilience, capacité à pardonner, etc.) et les intègre parfaitement à son récit. Depuis le début, Gonbe Shinkawa est irréprochable sur la partie graphique. L’interprétation de cette dernière partition ne déroge pas à la règle. Les mises en pages sont originales et dynamiques à souhait, tout comme le trait du mangaka est harmonieux dans les phases calmes et très nerveux au cœur des scènes d’opposition.

Une conclusion à la hauteur de ce très bon triptyque d’heroic fantasy centré sur la reconstruction.

Stéphane Girardot