
© Rue de Sèvres, Paris, 2017
Titre : Bye-bye Lisa Dora
Scénariste – Dessinateur : ‘Fane
Coloriste : Isabelle Rabarot
Éditeurs : Rue de Sèvres & ComixBuro
Parution : Avril 2017
Prix : 22,50€
Jusque-là, la vie était simple pour Cristal. Seule responsable du café-restaurant créé par son père, elle n’avait qu’à tout gérer, y compris le paternel, souvent en train de cuver dans la carlingue d’avion qui lui sert de chambre. Sur cette route abandonnée en plein désert, pas de client pour casser cette routine. Jusqu’à l’arrivée de Billy Joe, chef des Red Noses, une bande de voyous et pilotes déjantés. Sans prévenir, il prend possession des lieux et met en place une grande course qui servira à mettre son titre en jeu. Mais entre la réticence de Cristal, le passé de son vieux papa, un gang de motardes plutôt gonflées, un tueur en cavale, des agents du gouvernement infiltrés et des médias en quête d’audimat, la course sauvage promet d’être mouvementée et sanglante…
‘Fane a raison de s’éloigner un peu des productions humoristiques qui ont fait sa renommée, à l’instar du célèbre Joe Bar Team, tant ce premier tome est une réussite totale ! L’orientation qu’il avait prise avec Tunny Head ou Gemma semble être la bonne pour cet auteur capable de toucher plusieurs registres sans perdre sa patte et son humour. Car il y en a dans ce début de diptyque, avec un festival de personnages improbables réunis sur un même lieu et un même événement qui sent la poudre. L’accumulation de ces protagonistes et concurrents à une course à la mort pourrait sembler excessive, mais l’épaisseur de l’album (plus de 150 pages) et la maîtrise du scénario les fait intervenir les uns après les autres, dans une escalade savoureuse et absolument dingue, sans qu’aucun ne soit négligé ou juste présent pour le tableau. En plus de cela, ‘Fane montre une virtuosité de son trait dans un style plus sombre, plus brut, mais toujours d’une énergie folle, que les couleurs d’Isabelle Rabarot appuient avec une belle audace. Ce diptyque commence donc très fort, à l’image de la course qui s’annonce.
Un impressionnant album, au dynamisme exceptionnel, qui sent le cambouis et la sueur.
Arnaud Gueury
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