- Titre(s) : Une fin et un nouveau départ
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Émile Bravo
- Coloriste(s) : Fanny Benoit
- Editeur(s) : Dupuis
- Collection : Tous Publics
- Parution : Mai 2022
- Prix : 13,50 €
- EAN : 9791034731640
Alors qu’ils sont accueillis en héros dans leur campement de résistants après le succès de la mission du train, Spirou et Fantasio apprennent l’arrivée prochaine des Alliés et la fin, tant attendue, du conflit mondial. C’est l’heure des derniers dangers avant la libération finale, avant celle de la joie collective à Bruxelles. Mais derrière le soulagement se cache aussi la peur pour Spirou de découvrir ce que sont devenus ses amis déportés. Certains vont aussi devoir rendre des comptes avec cette paix retrouvée…
« Et Spirou, alors? On ne le récompense pas? […] Tu as évité qu’un train de prisonniers ne soit détruit, tu as sauvé de la faim des familles, tu as libéré des enfants de la déportation […].
– Mais… mais tout ça, Ernestine, moi je… Je l’ai pas f… Gh! Je l’ai pas fait exprès… »
C’est en quelque sorte l’album d’une triple fin : celle du suspense insoutenable qui nous tenait en haleine à la fin du volume précédent, celle de la guerre bien sûr, et enfin celle de cette longue aventure éditoriale commencée par Le Journal d’un Ingénu en 2008 et cette suite en quatre volumes. Émile Bravo achève ici son parcours du combattant, si l’on ose dire, plus pacifiste que celui de ses héros malgré eux. Il n’a pas failli dans son œuvre toujours propice aux silences qui en disent long ou aux saillies mordantes, même lors de scènes en apparence anodines. On n’est jamais à l’abri d’une surprise ou d’un rebondissement qui nous met (temporairement, avant d’en sourire) autant dans l’insécurité que les personnages ! Bien plus que de clore un récit de guerre, l’auteur achève ici de faire l’introspection du personnage de Spirou, qu’il prend d’ailleurs soin de mettre sur les rails de sa future vie connue de tous. Graphiquement, les bouilles très expressives, dans l’incompréhension comme dans la malice, sont toujours aussi réussies, et plus globalement les planches en général, joliment mises en couleur par Fanny Benoit. C’est une vraie bonne fin, sans fausse note.
Un travail d’orfèvre disséminant avec humour et émotion des réflexions lucides sur l’humanité.
Nicolas Raduget
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