Titre : La Colère du Marsupilami
Scénariste : Fabien Vehlmann
Dessinateur : Yoann
Coloriste : Laurence Croix
Éditeur : Dupuis
Collection : Tous Publics
Parution : Mars 2016
Prix : 10,60€
Spirou est tout chamboulé. Depuis qu’il a revu des photos oubliées le montrant avec Fantasio, Spip, et un Marsupilami triste et prisonnier, il cherche à comprendre le mystère. Un passage par Champignac achève de lui faire retrouver ses esprits. Le cousin fourbe Zantafio, qui se planque peu discrètement au Canada, a usé de la zorglonde pour éloigner nos héros de l’animal. Après avoir sauvé le triste sire des mains de la mafia russe, Spirou et Fantasio l’embarquent avec eux en Palombie, bien décidés à ce qu’il les mette sur la piste de leur vieil ami. Mais la forêt est grande et parfois hostile. En outre, ils ne savent pas comment réagira le Marsu après tout ce temps d’éloignement. Bref, l’aventure est loin d’être facile…
Le célèbre animal à longue queue étant de nouveau, du moins en partie, dans le giron des éditions Dupuis, Yoann et Fabien Vehlmann n’ont pas pu résister à essayer d’expliquer l’inexplicable. La disparition du Marsupilami de la série, quand Franquin est parti avec les droits de sa création, était en effet non élucidée. Si le scénario présente une incohérence majeure – Spirou se souvient très bien de l’animal dans La Vallée des bannis par exemple – et peut, de prime abord, susciter la colère non pas du Marsu mais du lecteur qui a fantasmé si longtemps ses retrouvailles, une seconde lecture permet d’être plus indulgent. L’émotion, atténuée par quelques commentaires forcés peu inspirés (pages 16-17, pour ne pas tout dévoiler), finit tout de même par être présente. La péripétie finale amenant le dénouement (expliquée page 46) semble également tirée par les cheveux. Hormis ces défauts difficiles à effacer, saluons l’humour, incarné notamment par les répliques de Spip, et une séquence magistrale (page 32) permise par l’addiction, là encore très bien pensée, de Fantasio. L’humanité des personnages, en particulier celle de Spirou, et la mégalomanie de Zantafio, sont également traitées de fort belle manière. Graphiquement, Yoann s’amuse avec le Marsupilami, et il est difficile de ne pas prendre le même plaisir à le regarder qu’il a eu à le dessiner. Zantafio est également très convaincant, tout comme les décors de l’aventure. Sur ce point, c’est assez clairement le meilleur Spirou et Fantasio de cette équipe depuis ses débuts. On peut terminer en regrettant la mise en avant peu prononcée de cet album dans le journal Spirou, alors qu’il est marquant dans l’histoire de la série. Rien de comparable avec la grande époque, qui aurait probablement consacré plusieurs couvertures à cet épisode.
Un retour tant attendu qui, malgré quelques défauts, s’avère globalement très séduisant.
Nicolas Raduget
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2 Responses à “Spirou et Fantasio #55”