
Titre : La Grosse Tête
Scénaristes : Makyo & Toldac
Dessinateur – Coloriste : Téhem
Éditeur : Dupuis
Collection : Tous publics
Parution : Mars 2015
Prix : 14,50€
Fantasio sort un livre ! Son titre, La Mauvaise Tête, s’inspire de l’aventure vécue avec Spirou, mais le blondinet coquin, en quête de gloire, ramène la couverture à lui en déformant quelque peu la réalité. Les ventes peinent néanmoins à décoller et l’éternel second rôle de la série – du moins le ressent-il comme ça – s’en retrouve tout déprimé. Spirou et Fantasio vont néanmoins taper dans l’œil d’un producteur de films, Paco Calente. Il les découvre au théâtre en train de revisiter le petit chaperon rouge, devenu groom, pour venir en aide aux réfugiés du Bretzelburg. Ce petit royaume, bien connu de nos héros, a été victime d’un coup d’état, et une junte militaire a pris le pouvoir. Au revoir la petite pièce caritative, et bonjour les gros sous, avec le film La Grosse Tête. L’adaptation du bouquin de Fantasio au cinéma est un carton, mais c’est Spirou qui devient la star principale du film. Un deuxième long métrage doit alors se tourner, pour des raisons budgétaires, au Bretzelburg…
Trois visages se cachent derrière la grosse tête. Makyo et Toldac, bien connus des lecteurs de Spirou, développent avec beaucoup de second degré une histoire autour d’albums cultes de Franquin. Le connaisseur appréciera les références multiples, les retrouvailles avec certains personnages, et le fait que l’aide habituelle du comte de Champignac soit ici tournée en dérision. Mais l’album, c’est sa force, peut être lu du plus grand nombre et met en scène d’autres protagonistes très actuels, comme Calente ou la jolie miss météo. Le mélange des genres prend bien et forme un chtoumpfell délicieux et digeste, contrairement à celui de l’album. Si l’histoire ne se prend pas trop au sérieux, elle permet toutefois de s’intéresser à la notoriété des héros, avec les conflits que ça engendre, et dénonce avec malice les dérives de certains passages du livre à l’écran. Au dessin, Téhem est bien loin des canons franquiniens, c’est une évidence, mais son style jeunesse, reconnaissable entre mille, se marie bien avec le ton décalé de l’album. Son trait ajoute de la variété à la collection des Spirou de qui retrouve ici ses qualités premières.
Un one-shot qui joue avec le mythe et qui s’en sort brillamment.
Nicolas Raduget
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