Titre : Sous terre
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Mathieu Burniat
Éditeur : Dargaud
Parution : Mars 2021
Prix : 19,99€
Alors qu’elle se recueille sur une tombe, Suzanne retrouve dans sa poche une curieuse annonce : « Vous rêvez d’être immortel ? De posséder d’incommensurables richesses et de régner en maître sur un territoire aussi vaste que les cinq continents ? Hadès, Dieu des Enfers, cherche un•e remplaçant•e. Se présenter à la porte A23 du Monde des Morts. » Et si Suzanne pouvait ressusciter son ami ? Elle se présente alors au portier des Enfers qui lui remet la combinaison nécessaire pour l’aventure qui l’attend.
« Je leur ai préparé un parcours des plus explicites. Je ne manquerai pas de leur rappeler qui sont les responsables des désordres que subit mon royaume depuis des décennies. Je ferai vivre à ces humains un véritable enfer. »
Le ton est donné. Derrière cette aventure à laquelle les humains croient dur comme fer – briguant cet étrange poste pour des raisons plus ou moins égoïstes – se cache un très bel exemple de vulgarisation scientifique, sorte d’Il était une fois… la vie sous terre. Nous suivons donc Suzanne et le reste du groupe à travers les épreuves qui leur sont imposées : reconnaître différentes matières organiques, distinguer les différents types de minéraux, observer les propriétés de l’eau et de l’air… Vulgarisateur de talent, Mathieu Burniat s’appuie ici sur le conseil scientifique de Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d’histoire naturelle (partenaire de cet album) et auteur, notamment, de Jamais seul – Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations (Actes Sud, 2017). Hadès a raison : « Moi que l’on désigne comme le dieu des morts, je règne en fait sur un monde gorgé de vie ! » L’auteur parvient avec brio à ne pas traiter le fond au détriment de la forme : de même que la couverture est splendide, les dessins sont agréables et lisibles tout au long de l’album et les personnages bien caractérisés sans tomber dans le manichéisme excessif. À noter également la présence appréciable d’un lexique en fin d’ouvrage pour en prolonger la visée pédagogique.
Un voyage passionnant ouvrant une réflexion nécessaire sur les dérives de l’agriculture intensive.
Chloé Lucidarme
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