Titre : Marcher sans soulever de poussière
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Óscar Martín
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Janvier 2021
Prix : 14,95€
L’influence de Legatus, et à travers lui celle de Solo, son père adoptif, fait de plus en plus d’adeptes au sein des colonies, qui ouvrent leurs portes aux populations les plus précaires, humains et animaux confondus. Cette empathie se propage si rapidement que les gouverneurs sont débordés par le phénomène, qui met à mal la suprématie humaine. Alors que les idées sont plus dures à combattre que les êtres vivants, les derniers partisans du monde cannibale tentent des assauts coordonnés pour contenir la parole du chien, mais également l’avancée du « vert ». Sans se douter que les deux sont maintenant intimement liés…
« Cette colonie, comme beaucoup d’autres, s’est convertie à l’empathie. Le processus semble irréversible, n’est-ce pas?
– Oui. La victoire est de plus en plus proche. »
Ce tome central du deuxième cycle de Solo montre les conséquences de la prise de parole de Legatus et de ses efforts pour faire évoluer le monde de manière plus censée et égalitaire. A travers ses personnages, Óscar Martín attaque de façon frontale les dérives actuelles, du totalitarisme à la pollution planétaire. Alors que le mandat Trump s’est achevé aux Etats-Unis, l’écho de ces hommes obnubilés par leur propre pouvoir, traitant avec mépris les races inférieures, pillant sans vergogne les moindres ressources naturelles et ne comprenant rien aux bienfaits de la nature, est puissant. On peut également trouver une dénonciation évidente du traitement des animaux, de leur exploitation sans fin dans des élevages inhumains. L’auteur espagnol insiste d’ailleurs sur le manichéisme des personnages pour mieux appuyer son propos, ce qui pourrait être gênant dans d’autres récits mais est ici une force. Seul écueil dans cet album, le nom de la lapine qui change à chaque apparition, Gea lors de sa présentation, puis Dana et enfin Diana. Pas de quoi heureusement faire baisser la qualité d’une série marquante, violente mais terriblement évocatrice.
La suite du parcours du charismatique Legatus pousse encore plus loin le regard critique de son créateur.
Arnaud Gueury
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Une réponse to “Solo #5”
30 mars 2021
Bande-annonce de Solo #5 (Delcourt)[…] Solo #5 […]