• Titre(s) : Soleil mécanique
• Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Łukasz Wojciechowski
• Editeur(s) : Çà et là
• Parution : Février 2021
• Prix : 16,00 €
• EAN : 9782369902898

Été 1937, Hradec Králové en Tchécoslovaquie, non loin de la frontière polonaise. Bohumil Balda fait sa gymnastique au lever du soleil sur la terrasse de la maison qu’il a soigneusement conçue de manière à pouvoir ensuite profiter tous les matins pendant son petit-déjeuner de cet astre qui le fascine. Mais le contexte politique se fait pesant. Les idées nazies rejetées par Bohumil mais partagées par son beau-père s’insinuent au cabinet lorsque certains collègues choisissent de « s’informer pour se faire une opinion » en lisant le journal nazi Der Stürmer. Et que se passe-t-il lorsque les talents de Bohumil sont justement recommandés par ce beau-père encombrant à l’une de ses connaissances ?

« Quel dommage. L’été touche à sa fin. Hradec Králové est si belle sous le soleil. »

Au fil de cet album très original, au trait minimaliste car entièrement dessiné grâce au logiciel d’architecture AutoCad, comme son précédent album, Ville nouvelle (2020), Łukasz Wojciechowski, architecte lui-même, imagine un personnage qui se laisse dépasser par l’histoire et la propagande, jusqu’à la conception du spectaculaire « Soleil Mécanique ». Inspiré par l’histoire chaotique de l’architecture européenne des années 30 et 40 et par différents architectes célèbres comme Hans Scharoun et Lubomír Šlapeta ou le plus controversé Albert Speer, également ministre du Troisième Reich et proche d’Hitler, l’album (traduit par Gabriel S. Colsim) pose la question de la responsabilité morale des architectes : était-il si facile de refuser de travailler pour les Nazis ? Peut-on vraiment parler de « valeurs universelles » quand celles-ci sont particulièrement appréciées des fascistes ?

Une démarche graphique originale qui sert admirablement le propos de l’album.

Chloé Lucidarme