© Rue de Sèvres, Paris, 2020
Titre : Sœurs d’Ys – La Malédiction du royaume englouti
Scénariste : M.T. Anderson
Dessinatrice – Coloriste : Jo Rioux
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Septembre 2020
Prix : 20€
En acceptant de lier son destin à Dame Malgven, le roi Gradlon de Kerne a profité des pouvoirs de sa nouvelle épouse pour obtenir une cité à nul autre pareil dénommée Ys. Mais, à sa mort, la sorcière laisse un douloureux héritage à ses deux filles. L’impétueuse cadette, Dahut, se sent le devoir de marcher dans les traces de sa mère et de dompter les secrets de la ville et de ses richesses, s’attirant une lourde malédiction dont n’a pas conscience son aînée, Rozenn, qui se détourne de son héritage pour vivre en communion avec la nature. Pour l’une comme pour l’autre, l’avenir semble pourtant tracé, d’une ligne aussi rouge que le sang qui coule dans les entrailles d’Ys…
« Tu ne sais pas ce que c’est que gouverner un royaume, Rozenn. Je dois tout faire! Tu ne sais pas… »
Particulièrement attiré par les anciennes légendes, l’écrivain M.T. Anderson s’attaque à Ys, en proposant une version personnelle nourrie de toutes les versions relatant le destin de cette cité bretonne mythologique. En puissant dans les contes oraux, les romans ou même l’opéra, il imagine une intense intrigue dans laquelle souffle une énergie folle. Tous les éléments qui ont perpétué le mythe sont ainsi présents, avec quelques idées qui lient entre elles les influences de l’auteur. Tout en restant dans un conte que les plus jeunes peuvent suivre avec plaisir, aucune concession n’est faite sur la dureté de l’histoire, peu propice à une comédie pleine d’humour. Les deux héroïnes, opposées en caractère mais liées par leur naissance, sont le point fort de cet album ambitieux. Mais, pour parfaire Sœurs d’Ys, il fallait un graphisme à la hauteur, ce qui est parfaitement réussi par Jo Rioux. La dessinatrice canadienne est une révélation. Son style proche de l’illustration pour enfants est un régal, tant ses compositions éclatent à chaque page. Son trait, pourtant simple, souligne les accès de fureur ou les moments de douceur avec la même force.
Un pur régal !
Arnaud Gueury
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