- Titre(s) : Space Marines
- Scénariste(s) : El Diablo
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Mathieu Thonon
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Mai 2024
- Prix : 16,95 €
- EAN : 9782808211178
Hector et Rupert, deux amis d’enfance crève-la-faim de la Zone Sèche, chassent l’opossum aux abords de Meat Fake City car ils en ont marre de manger du rat. Attirés par un bruit, ils assistent impuissant à une intervention des soldats de la ville privée ultra sécurisée, qui ressemble fortement à une expédition d’élimination envers leur tribu et au cours de laquelle le père et la sœur d’Hector trouvent la mort. Quelques années plus tard, Hector a toujours la vengeance à l’esprit mais, avec son pote, ils décident de pénétrer dans l’enceinte où les riches ne manquent de rien afin de sortir de leur misère quotidienne et de profiter de tout ce que la ville a à leur offrir. Manque de chance, ils sont très vite repérés et emprisonnés avant de servir de “combustible” ultérieurement. Heureusement, une opportunité s’offre à eux de sauver leurs vies et de sortir de la fosse à recyclage. Ils n’ont qu’à s’enrôler dans les Space Marines aux services de la Meat Fake Inc. et de participer à une expédition spatiale destinée à trouver de nouvelles planètes à coloniser. Très rapidement, les deux amis réalisent que quelque chose cloche dans la mission intergalactique à laquelle ils participent malgré eux !
Sous couvert d’un très bon récit de science-fiction plein d’action, El Diablo met en évidence des problématiques bien contemporaines tout en usant d’un certain humour. Ainsi, le scénariste exagère des problèmes sociétaux tels que le fossé grandissant entre les riches et les pauvres (et de fait les inégalités inhérentes), les dérives de l’ultralibéralisme et de la surproduction qui mènent à la destruction de la planète et, par conséquent, pousse les grands groupes (Meat Fake Inc. en est un mais il y a aussi Hydrapred, Casa Omului et les autres grandes cités bunkers qui en sont d’autres) à en chercher d’autres à coloniser afin de les exploiter jusqu’à épuisement des ressources, tout en se faisant la guerre pour être premier à y arriver. Pour le coup, sans être dans l’anticipation, l’auteur s’inspire de notre réalité pour la raconter à travers la SF. C’est très bien fait parce que l’on ne s’ennuie pas et que l’on est facilement plongé dans cette aventure aux côtés de Rupert et Hector, une immersion facilitée par l’excellente interprétation graphique de Mathieu Thonon qui n’hésite pas à utiliser son expérience dans le domaine du jeu vidéo et ses influences personnelles pour y arriver. Les ambiances dégagées dans cet album au cœur de Meat Fake City et aux alentours ne sont pas sans faire penser à celles de Ready Player One de Steven Spielberg. D’ailleurs, mention spéciale pour le logo rigolo de la Meat Fake Inc. ! Outre le fait que le final de ce tome d’ouverture nous donne envie de savoir ce qu’il advient de nos deux anti-héros, la curiosité nous travaille aussi quant au titre qui est clairement dérivé de la devise marines : Semper F(er)i.
Cette excellente entame de série est à découvrir, que l’on soit fan de SF ou pas !
Stéphane Girardot
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