Titre : Les Schtroumpfs et les haricots mauves
Scénaristes : Thierry Culliford & Alain Jost
Dessinateur : Pascal Garray
Coloriste: Nine
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2017
Prix : 10,95€
L’hiver a été rugueux pour les Schtroumpfs, qui ont échappé de peu à la famine. Pour éviter le pire à l’avenir, le Grand Schtroumpf ramène de son voyage chez l’enchanteur Homnibus une nouvelle espèce de haricot sec, le haricot mauve. Cette variété est un véritable trésor car elle pousse très facilement et très rapidement, ce qui assure aux Schtroumpfs des réserves conséquentes pour l’hiver prochain. Confié au Schtroumpf paysan et sublimé par le Schtroumpf cuisinier, le haricot mauve obtient rapidement un franc succès auprès de la communauté, qui n’aura bientôt plus que cet aliment à la bouche. L’engouement est tel qu’il devient démesuré et suscite bientôt un front anti-haricot mauve, mené notamment par la Schtroumpfette, dénonçant le surpoids qu’occasionne la consommation trop fréquente des haricots frits !
Les querelles sont fréquentes chez les Schtroumpfs, et les bonnes idées finissent souvent par provoquer des catastrophes. N’en déplaise aux partisans du tire-bouschtroumpf qui ont combattu il y a fort longtemps les adeptes du schtroumpf-bouchon, la thématique gastronomique est rarement aussi centrale dans un album des petits êtres bleus. Le haricot mauve devient l’emblème d’une malbouffe disponible en quantité et sans effort, à laquelle on oppose les denrées variées du potager et de la forêt. Même Gargamel, aussi drôle que ridicule, s’y perd en goûtant la salsepareille que fuient pendant un temps les Schtroumpfs, pour savoir si tout est normal au lieu de les pourchasser ! Car, en dépit du message, subtil et nuancé (on peut se faire plaisir à condition de ne pas abuser), l’album est très drôle, les Schtroumpfs étant les caricatures parfaites des petits Belges voire des petits Français (pas de jaloux) exigeants et bornés. Enfin, quiconque connait bien l’univers des Schtroumpfs ne peut lire cet album sans une réelle émotion. C’est en effet la dernière fois qu’on se régale du trait de Pascal Garray, fidèle disciple de Peyo, au studio depuis 1990, qui a rejoint son mentor bien trop rapidement au paradis des dessinateurs. On ne peut que saluer l’hommage qui lui est rendu à la fin de l’album.
Les albums passent mais la série reste toujours aussi inventive et agréable à lire pour les jeunes et les éternels jeunes.
Nicolas Raduget
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